Adamson (Puerta) 2. Dans l'œil du cauchemar

S urpris par une tempête d’une extrême violence et par l’absence du Black Prince lorsqu’ils ont franchi la porte en sens inverse, les hommes du Stornoway sont retournés « de l’autre coté ». Le résultat des analyses effectuées sur le plancton prélevé dans le proche environnement et la présence dans le ciel de deux « soleils » et de trois « lunes » confirment les premières impressions : l’exploration en cours est celle d’un autre monde.

Il n’y a plus de doute, Adamson est une série qui mêle savamment aventure, science-fiction et fantastique, dans un parfait dosage et une cohérence qui lèvent l’inquiétude de voir l’un des genres s’imposer aux autres. Le récit est palpitant. L’immersion est totale, qui permet de saisir clairement la méthodologie de l’investigation, de mettre en évidence la complémentarité des compétences de chacun des protagonistes, de partager la passion qui les anime, mais aussi de percevoir le danger que peut représenter le réveil des bêtes hostiles à l'égard de l'humain. Un vrai régal ! Du moins dans la phase détaillant la poursuite de l’expédition parce que, si elle maintient l’ancrage avec le monde réel et si elle pose les bases d’une supposée future interaction entre ce dernier et l’autre dimension, l’enquête menée à Londres casse un peu le rythme et aurait peut-être mérité d’être plus condensée.

Carlos Puerta n’est pas étranger aux sensations de limpidité et de naturel qui émanent du récit. Il accroche le lecteur tout autant que le fait Pierre Veys avec le scénario. Si le rendu vieillot et flou est toujours de mise, la variété de la composition de ses planches et l’élargissement de la palette des couleurs qu’il utilise apportent un supplément de dynamisme et de subtilité par rapport au tome précédent. Certaines scènes sont époustouflantes de réalisme et de vivacité. Les éclairages, les expressions des visages et la crédibilité des poses font encore mouche et l’impression que le récit pourrait basculer à tout moment dans l’animation persiste.

Adamson tome 2, une nouvelle séance de cinéma sur papier à ne surtout pas manquer !


Chronique du premier tome Opération Spitsberg

Moyenne des chroniqueurs
7.8