Orbital 3. Nomades

R etour sur Terre pour les agents Caleb et Mézoké. Un grand événement se prépare : la réconciliation entre les humains et le peuple Sandjarr verra se tourner une page sombre de l'histoire. Loin de ces préoccupations intergalactiques, les pêcheurs terriens se trouvent confrontés à un peuple de nomades cannibales, les Rapakhuns, d'ordinaire pacifique. Comment alors préserver le fragile équilibre de la rencontre au sommet tout en résolvant les conflits locaux ? C'est la dure question que Caleb compte bien résoudre.

Après un premier cycle où l'action possédait la belle part, le second s'ouvre sur une trame à dominante psychologique. La politique est le pilier central autour duquel s'articulent les décisions diplomatiques du duo de héros, avec son lot de parades, de secrets et de faux-semblants. La tension est subtilement distillée par les auteurs, elle augmente sournoisement jusqu'à devenir presque palpable dans les dernières pages. Des thèmes très sensibles sont abordés, comme la façon de choisir les informations à révéler au public quand la paix est en jeu.

Mézoké paraît légèrement en retrait dans ce tome, comme étranger au ballet politique qui se joue sous ses yeux, observateur en terre inconnue. Caleb, quant à lui, est dans son élément et jongle prudemment avec les problèmes. De retour sur sa planète natale, les souvenirs d'un passé trouble l'assaillent et le si sympathique héros dévoile une personnalité complexe. Après avoir exposé un univers intrigant, les auteurs s'attachent ici aux détails qui donnent toute leur richesse aux grandes séries.

Le dessin de Serge Pellé gagne encore en précision et netteté et les couleurs neutres – dans les tons bruns, bleus... - loin de rendre le tableau monotone, donnent une identité toute particulière à l'univers créé par Sylvain Runberg. Les nuances sont apportées lors des changements géographiques, chaque lieu possédant sa propre teinte. L'originalité des décors, des peuples et des sociétés se (re)découvre avec plaisir au fil des pages, entraînant le lecteur dans un monde captivant.

Ils nous l'avaient laissé entendre avec le premier cycle, mais avec ce deuxième les auteurs prouvent qu'il n'est pas nécessaire de développer des intrigues alambiquées pour faire de la bonne science-fiction.