Croisade - Nomade 3. Le maître des machines

G authier de Flandres affronte le AA et son armée de morts-vivants dans le but d’obtenir la libération des Juifs de Samarande et leur ralliement dans sa lutte contre Ab’Dul Razim. Dans le même temps, le sultan tombe amoureux de la belle Syria d’Arcos à l’intérieur des murs de Hierus Halem. Pour asseoir son pouvoir, Robert de Tarente doit, quant à lui, se soumettre au jugement divin en combattant le maître des machines. En effet, le mystérieux chef de guerre voit là une occasion de le servir dans son plan machiavélique.

D'un certain point de vue, le troisième album de Croisades joue la carte de la continuité : les défauts inhérents aux deux premiers sont toujours présents. Le scénario de Jean Dufaux (Rapaces, Murena, Complainte des landes perdues, Niklos Koda), qui nous avait habitué à mieux, devient de plus en plus abscons, mélangeant récit historique, héroic-fantasy, folklore oriental et références cinématographiques. Les destins croisés des nombreux personnages se télescopent dans une histoire qui emprunte de nombreuses pistes sans les explorer vraiment. Impossible de s’attacher aux protagonistes, qui manquent singulièrement de charisme et de profondeur. Ici, la psychologie est sommaire et les héros relèvent d'archétypes caricaturaux, tandis que les dialogues sonnent parfois faux.

Le dessin relève tout juste le niveau avec un trait qui fait ce qu'il peut pour fluidifier une action mal rendue et pour insuffler la vie à des personnages trop statiques. Les visages manquent d’expressivité et peinent à retranscrire l’émotion qui pourrait les habiter. En revanche, on sent Philippe Xavier (Souffle, Paradis perdu) plus à l’aise dans l’illustration. Les couvertures sont réussies et certaines cases grand format très soignées. La composition des planches est agréable et la double page qui s’ouvre est une initiative qui retient l'attention, même si elle n’apporte rien à la lecture. Quant aux couleurs, elles gagneraient à être plus nuancées et moins vives pour mettre en valeur l’ambiance sombre du récit.

Le maître des machines offrira aux amateurs des deux premiers volumes leur dose de divertissement. Les autres retrouveront un troisième tome qui ne modifiera pas l'impression laissée par ses prédécesseurs

Moyenne des chroniqueurs
4.7