Ringo, le livreur de pizza 1. La pizza qui rétrécit...

L e papa de Ringo cuisine des pizza et lui en confie une à livrer. Le petit garçon prend la route sur son vélo, direction l'autre côté de la forêt. Les rencontres vont être nombreuses sur son chemin et tout le monde en veut à son colis ! La pizza n'est pas prête d'arriver entière à destination...

La simple livraison d'une pizza se transforme sous la plume de Catherine Romat en véritable quête épique où le héros risque sa vie (enfin, une part du précieux mets) à chaque instant. Page après page, Ringo croise différents personnages des griffes desquels il va devoir sauver son chargement. Lui-même ne résiste pas au fumet provenant de la boîte en carton. C'est que l'aventure, ça creuse ! L'effet de répétition (un individu, une rencontre, une part de pizza) est une ficelle usée de la littérature jeunesse, mais qui a fait maintes fois ses preuves. Le résultat est relativement amusant, mais manque cruellement de consistance.

Le dessin spontané de Jacques Azam (Chico Mandarine, Zinzin des bois), ainsi que les couleurs pastels rappelant un coloriage, possèdent un côté enfantin apportant de la fraîcheur à l'œuvre. Ce genre de trait « brouillon » pourra peut-être dérouter une partie du public visé. Néanmoins, ces images rappelant les gribouillis de gosse devraient parler aux enfants.

Si le partage et l'amitié sont des valeurs défendues de façon appréciable, certains éléments de morale sont plus discutables malgré une importance moindre dans le récit. Le sens de la responsabilité par exemple n'est pas valorisé, Ringo dégustant dès que possible une part de la pizza que son père lui a confiée. L'image des légumes, dépeints comme une chose répugnante à laquelle il faut échapper à tout prix, n'aidera pas les parents à mieux les présenter auprès de leurs bambins.

Moyenne des chroniqueurs
4.0