Ashrel 1. Dragon

A lors qu'un jeune palefrenier dénommé Pahn s'enfuit du château, poursuivi par la femme prévôt Chandra, les villageois traquent Ashrel, l'assistant du tavernier. Le crime de ce dernier ? Avoir ranimé son patron décédé, sans pour autant lui rendre la vie. Les deux jeunes gens sont réunis dans leur fuite et apprennent à se connaître. Très vite, il leur faut trouver un travail, tout en essayant de préserver leurs secrets. Leur passé ne tarde pourtant pas à les rattraper.

Les premières pages plongent d'emblée le lecteur dans une ambiance mixte, entre tonalité enfantine et noirceur, la reine noire et son prévôt en chasse s'opposant à l'innocence apparente des jeunes héros. La suite confirme cette ambiguïté. L'atmosphère sombre est soulignée par les paysages de désolation aux teintes brunes ou enneigés, tandis que l'aspect dessin animé est mis en évidence par des couleurs plus vives, orange et rouges.

Le choix d'enfants comme héros confère un petit côté naïf à la série. Pourtant, le scénario annonce déjà les drames à venir et de douloureuses révélations, en contre-pied à une apparence de gentil conte de fées. Valp (Lock, chez Paquet) mène ce premier tome de façon très honnête, nous dévoilant des acteurs attachants et voilés de mystères.

Si le dessin est dynamique, le découpage du récit n'est pas en reste. Les plans rapprochés, fixés sur un visage expressif, succèdent aux plans large, par exemple lors de l'arrivée des personnages dans un nouvel environnement. L'ensemble paraît très réfléchi et les angles de vue variés donnent un charme supplémentaire à l'aspect visuel de cet album.

Ashrel est donc une série à la fraîcheur indéniable. Cependant, sa simplicité apparente pourra en lasser certains. Ce premier tome présente en outre un léger goût de trop peu et de trop lisse, la mise en place étant finalement assez lente. Il reste deux tomes à l'auteur pour concrétiser les promesses portées par ce premier opus.

Moyenne des chroniqueurs
6.0