L'impertinence d'un été 1. Première partie

Été 1942. Un homme prend un taxi pour se rendre sur les lieux du décès d'une vieille amie, Tina Modotti. Prenant son chauffeur à témoin, il lui raconte sa rencontre avec le photographe Edward Weston dans les années 1920, par l'intermédiaire de cette femme. Alors que la révolution couve, les artistes rêvent, vivent de grandes passions et se cherchent.

Les œuvres de Pellejero et Lapière ont toujours quelque chose d'unique. Un pays, une ambiance, un personnage... Ils transportent le lecteur dans leur univers, sans effort apparent. L'exercice est d'autant plus impressionnant cette fois-ci qu'ils entraînent le lecteur sur les traces d'individus ayant réellement existé et marqué l'Histoire.

L'ardeur du climat et des esprits est admirablement rendue par le trait clair et les couleurs à dominantes brunes et jaunes de Pellejero. L'exaltation des protagonistes, leur folle envie de liberté et leur quête permanente de nouvelles approches artistiques et de perfection les plongent irrémédiablement dans un tourbillon de volupté, teinté d'un danger sous-jacent encore mal identifié. Les esprits et les corps s'échauffent, entre les draps ou dans la rue où la révolution menace d'éclater.

Avec L'impertinence d'un été, les auteurs nous révèlent un pan du passé mexicain au travers de ses artistes, de manière sobre et envoûtante. Efficace. Plus que le destin d'hommes et de femmes de fort caractère, c'est un récit de liberté qu'ils livrent ici. Tout devient-il possible du moment où la foi est assez forte ?

Histoire d'amour, histoire de sens, cette nouvelle série se vit plus qu'elle ne se décrit. Si certains peuvent être hermétiques au style et au thème, pour les autres, en revanche, ce bijou de maîtrise du neuvième art est à lire absolument.

Moyenne des chroniqueurs
7.0