Gantz 24. Gantz 24
L
e Nurarihyon ne cesse de se transformer, il devient un instant une pyramide de femmes nues et évolue à volonté, contrant ainsi chaque attaque des participants. Alors qu'il ne reste quasimment plus aucun membre de l'équipe d'Osaka, ceux de Tokyo sont contraints de réagir pour espérer s'en sortir. Ils ne devront leur survie qu'à l'apparition du meilleur joueur que Gantz ait connu, Hachiro Oka, qui s'engage dans un face à face ultime à bord d'une étrange armure mobile...
Véritable marque de fabrique de la série, les scènes d'action sont nombreuses et la tension s'accentue avec cet ennemi que nul ne semble pouvoir abattre. Ce dernier fait encore bien des morts sur son passage et se défait de tout adversaire en se transformant selon son envie tel un ultime boss de jeu video. Autre constante, la présence de personnages féminins aux formes généreuses. L'auteur rappelle fréquemment qu'il a débuté en dessinant de jolies courbes féminines (Hen) et offre en quelques pages une gigantesque sculpture mouvante composée un immense agglomérat de vulves et de seins voués à disparaitre pour former une nouvelle entité.
Arrivés au 24ème volet, ceux qui ont survécu aux délires d'Oku ne seront pas surpris, ni même dérangés par les situations hallucinantes dans lesquelles il plonge ses personnages. En témoigne cette scène où l'un des héros grimpe nu comme un ver sur le monstre femelle s'agrippant aux multiples tétons comme à des prises d'escalades.Pour déstabiliser la créature, il n'hésitera pas à s'abandonner dans sa bouche. Les autres n'auront alors qu'à finir le travail et le lecteur appréciera la manœuvre à sa juste valeur.
Malsain ? Vulgaire ? Fou ? Le débat autour de Gantz n'est pas sans rappeler celui qui a prévalu à propos de MPD-Psycho. Taxé de fourre-tout compilant ce qu'il peut y avoir de pire à montrer à un lectorat jeune, ces séries ont été accablées des plus extrêmes critiques de la part de détracteurs qui n'ont jamais vraiment réussi à convaincre en dehors de leur cercle. Certes, certaines cases de ce seinen laissent interdits, même si elles apparaissent au final davantage comme des tableaux burlesques qu'il vaut mieux prendre avec distance et humour. Si 'l'on veut bien se souvenir des premiers volumes de la série, il n'est pas si surprenant que, derrière la situation dramatique, se cache ce lot de bizarreries en tous genres, où le ridicule côtoie le mortel. Mais, même si les personnages se moquent, en compagnie des lecteurs, de leurs étranges adversaires, peu d'entre eux sont encore là pour en rire au bout du compte.
Comme à plusieurs reprises au cours de la série, certaines oppositions semblent devoir durer infiniment et la pause entre deux missions commence cependant à se faire attendre. Ce rendez-vous régulier est toujours un moment attendu car il permet de savoir quels protagonistes vont pouvoir revenir (ou non) et comment chacun va gérer ses points pour le prochain transfert. Hiroya Oku ajoute à sa saga un vingt-quatrième tome à la fois posé et mouvementé : l'histoire avance à pas comptés, mais tient toujours en haleine ses irréductibles et derniers fans.
6.0