Inspecteur Moroni 3. Le syndrome de Stockholm

P as de vacances pour l'inspecteur Moroni ! Toujours aussi psychorigide, le voilà rappelé de ses congés pour négocier une délicate prise d'otages. Mais comment a-t-on pu confier la vie d'innocents à ce type qui ne comprend rien à rien ?
Tout simplement à cause d'un nouveau concept de gestion de crise : "le feu par le feu", faciliter le dialogue en envoyant un négociateur de même caractère que le preneur d'otages. Et là il s'agit d'un psychopate bien allumé. Moroni est donc tout choisi pour discuter avec cet Eugène Puthoff, inventeur d'un moteur à eau, ou ancien magasinier et pervers sexuel selon les versions de chacun.

Est-ce un drame ou une comédie ? A la lecture de cet album, on ne sait si l'on doit rire ou pleurer tellement les deux genres se mélangent.
Entre les quiproquos liés au caractère profondément naïf de ce flic coincé, sorte de Mr Magoo dont la myopie se trouverait au sein de son cortex, et la réalité d'une vie bouffée par l'omniprésence maternelle, le lecteur découvre un monde caricaturé mais dénué d'humour au premier degré.

On ne rit pas vraiment, on sourit parfois et on termine sur une interrogation : Guy Delisle, dont le talent n'est plus à mettre en doute depuis ses récits de voyages parus à l'Association, est-il un adepte de l'humour britannique ou nous prépare-t-il à quelque chose de plus noir et de nettement plus cruel ? En attendant, les amateurs de comédies légères seront satisfaits, les autres resteront un peu sur leur faim.

Moyenne des chroniqueurs
6.2