Durango 15. El Cobra

D urango a enfin obtenu l'information qu'il voulait et fait maintenant route vers sa destination afin d'assouvir sa vengeance. Il n'est pas le seul à suivre cette piste et à se diriger en direction du siège de la Lawrence Mining Company. Un homme poursuit le même but. Dans ce genre de confrontation, l'issue de la rencontre est toujours incertaine et souvent fatale pour l'un des protagonistes.

El Cobra clôt l'histoire commencée dans le tome précédent Un pas vers l'enfer. Autant cette dernière paraissait bien fade et manquait d'envergure comparée aux albums précédents, autant celle-ci permet de retrouver un Durango au meilleur de sa forme et une intrigue digne des grands westerns. Pour autant, l'action n'en est pas le maître mot. Même si l'ouverture est sanglante, elle sert surtout à poser rapidement les bases de la personnalité d'El Cobra afin de mesurer pleinement la portée de cet affrontement. Le récit trouve toute sa saveur dans la préparation du duel entre ces deux fines « gâchettes ». La phase d'observation permet à chacun de jauger l'autre, de cerner ses faiblesses. Le héros a enfin trouvé un adversaire à sa mesure, aussi rapide, aussi habile et surtout sans scrupules. Fini le temps où le célèbre gaucher pouvait jouir de son anonymat dans la « profession », il lui faut maintenant assumer son statut de légende, faire face à ses admirateurs, mais surtout face à ceux qui souhaitent se faire un nom en ayant descendu le grand Durango.

La reprise par le dessinateur de Wanted fut la bonne surprise de cet excellent western. Avec ce second album, Girod confirme son talent, à la fois pour suivre les traces de Swolfs, mais également dans l'illustration de cette période de la conquête de l'Ouest. Son dessin respire la poussière, la poudre et le sang. Son trait est d'une grand efficacité dans le genre, les femmes sont belles, les méchants antipathiques et les duels très rapides. L'ensemble très soigné ne souffre d'aucun défaut, qu'il s'agisse des décors, ou des expressions des personnages, et le résultat est d'une grande cohérence, l'immersion au XIXe siècle totale.

El Cobra est un bon cru dans la série Durango et le classicisme de l'intrigue n'enlève rien à la manière dont Swolfs en assure le parfait déroulement. Les fans du célèbre pistolero seront rassurés avec ce duel au sommet.

Moyenne des chroniqueurs
6.3