Légende 4. Le maître des songes

L es temps sont toujours aussi durs dans le Duché de Habsbourg. Pendant que l'héritier légitime de l'ancien Duc parfait son entraînement au combat parmi les moines, le traître Matthias se meurt. Souhaitant se repentir, il fait appeler auprès de lui Frère Aelred auquel il dévoile les diaboliques plans de Shaggan envers Ombeline et le Chevalier Eol, ainsi que le véritable lien qui unit Tristan et sa fille adoptive. Il est désormais urgent d'agir. N'écoutant que son courage, l'ancien enfant des loups part au secours d'Ombeline et du Duché.

Ce quatrième livre rejoint enfin les débuts du premier tome qui voyaient Tristan en jeune chevalier, blessé et perdu. Après trois livres reprenant les événements cruciaux de son enfance, l'action présente s'accélère pour revenir vers des protagonistes d'âge adulte faisant face à leur cruel destin. Comme auparavant, complots et trahisons sont de mise dans cette époque de chaos et de violence. Les autorités en place poursuivent l'héritier sans relâche après l'avoir déjà laissé échapper plusieurs fois. Le scénario avance selon un rythme lent. Heureusement, le décès de Matthias précipite quelque peu les plans de l'adorateur du Démon et force le mouvement de tous les pions impliqués dans l'histoire. Même si la série comptera finalement moins d'épisodes qu'annoncé à l'origine, l'intrigue reste cohérente, sans perturber le rythme de l'histoire.

Le scénario reste sans véritable surprise, et les personnages relativement fidèles à eux-mêmes. Tristan devient le preux chevalier escompté bien qu'il soit conscient devenir un symbole, Shaggan supporte de moins en moins les contrariétés à mesure que son plan avance et le traître se révèle toujours être un personnage a priori au-delà de tout soupçon. Bref, si tout se tient et que la narration s'écoule tranquillement, cela reste assez convenu. C'est du côté de Dame Floriane qu'une petite lueur de surprise vient, tandis que les confidences de Matthias au moine, pour incontournables qu'elles soient, étaient attendues.

Le dessin, d'une régularité sans faille, est joliment secondé par une mise en couleur qui joue de l'art pour plonger le lecteur dans différentes ambiances : du bleu rassurant au vert démoniaque en passant par le rouge rageur ou douloureux. Cette couleur s'invite d'ailleurs sur une couverture qui tranche franchement avec les précédentes, au point d'égarer l'espace d'un instant l'habitué qui, sur cette indication, aurait pu attendre un changement de cap radical.

Mais, au final, Légende reste une bonne série médiévale, portée par des dessins et couleurs agréables et la lecture de ce quatrième volet est plaisante même si certains éléments peuvent paraître convenus. Le dénouement semble approcher, ce qui soulagera une catégorie de lecteurs las de se laisser entrainer dans les très nombreux détours empruntés par le récit.

Moyenne des chroniqueurs
5.0