Lanfeust des Étoiles 8. Le sang des comètes

P ourchassés, trahis, considérés comme des fugitifs, Lanfeust et ses amis doivent trouver un moyen de transport discret pour rallier Merrion et combattre le prince Delhu. Ce dernier profite de cette situation où nul ne peut plus s'opposer à lui pour asseoir sa suprématie et installer sa tyrannie. Les aventuriers de Troys, bons ou méchants, n'ont pas encore dit leur dernier mot. Thanos entend bien faire parler de lui et participer au dernier acte de cette pièce, tandis que nos amis s'offrent une croisière en attendant de sauver la galaxie.

La parution d'un nouvel album de Lanfeust continue d'être un évènement. L'attente, du côté des fans comme de ses détracteurs, à l'heure de la conclusion de cette seconde histoire était grande. Pour chacun, une question identique : quel sort Christophe Arleston allait réserver à ses héros et surtout comment comptait-il conclure cette aventure

Après un premier cycle très réussi et étant parvenu à attirer un large public, y compris parmi les lecteurs les moins enclins à s'intéresser à l'héroic-fantasy. L'idée d'une suite faisait figure d'un pari risqué, même si le postulat selon lequelle la magie est apparue sur Troy à la suite d'une expérience extraterrestre plaçait la série sous de prometteuses auspices. Les tomes se sont enchaînés avec plus ou moins de réussite, parfois décevants, parfois novateurs et riches d'idées nouvelles, comme celle de créer un paradoxe temporelle entre nos héros.

Le Sang des Comètes reste, indéniablement, fidèle à l'esprit de la série, continuant d'exploiter les éléments qui en ont fait le succès. Le caractère impulsif de la très sexy Cixi lui permet immanquablement de se tirer de toutes les situations, mais sa relation avec Lanfeust semble pourtant sur le déclin. La jeune femme endosse un rôle qu'elle n'imaginait jamais jouer un jour, celui de mère, et elle entend bien le remplir pleinement. Son fils passe au second plan alors qu'il faisait partie intégrante de l'intrigue et du plan de Thanos pour combattre son ennemi juré. Arleston semble avoir décidé, pour conclure son cycle, de recentrer son récit sur les personnages principaux après les errements des tomes précédents. Hébus, immuable, assure ce que l'on attend de lui, toujours aussi grossier, son humour faisant mouche à chaque fois. Il est le compagnon de route idéal, toujours là, faisant le spectacle. La déception vient du personnage de Lanfeust qui apparaît plus spectateur qu'acteur dans ce dernier acte où seul Thanos rempli pleinement son rôle, celui d'authentique méchant de service. Cette mise en retrait du personnage principal aboutit à un final sans envergure, presque grotesque. La confrontation finale tant attendue se révèle n'être qu'un pétard mouillé. Le Sang des Comètes souffre du manque de ce souffle épique et chevaleresque qui prévalait, entre deux traits d'humour, dans Lanfeust de Troy.

Si les trouvailles scnéaristiques peuvent être goutées de manière variable, le dessin de Tarquin est lui placé sous le signe de la constance et constitue l'élément stabilisateur de la série. Il sait croquer aussi habilement les formes généreuses d'une Cixi que les combats entre Lanfeust et Thanos ou les colères célèbres d'Hébus.

Moins accrocheur que les tomes qui jalonnaient le premier cycle, Le Sang des Comètes clôt le second en atteignant son objectif : divertir. Une suite ? Elle programmée. Reste à savoir si l'imagination d'Arleston sera capable de surprendre encore pour faire vivre de nouvelles aventures à sa petite troupe.

Moyenne des chroniqueurs
6.0