Les terres de Sienn 1. L'héritage de Yarlig
Pour reconquérir son royaume perdu, Sadwin le nain, part à la recherche de l’ossuaire de Yarling, une relique aux pouvoirs - dit-on - exceptionnels. Être sanguinaire, Sadwin ne s’embarrasse de personne, utilise même volontiers la torture pour arriver à ses fins et ne s’arrêtera que roi… ou mort.
En d’autres lieux, un étrange convoi sillonne les chemins et va de village en village jouer une comédie particulièrement bien rôdée. Laam, la jolie demi-elfe, mercenaire à ses heures, maraude en compagnie de Frözen, le dernier ogre de sa race, aux tendances alcoolique et suicidaire. Une chasse au trésor s’engage quand ils découvrent une grotte couverte d’une ancienne écriture. L’histoire de l’ossuaire de Yarling.
Dorénavant, ces trois protagonistes vont poursuivre une même quête. Celle du pouvoir absolu !
Bien que le scénario manque d’originalité et raconte du déjà-vu, Les terres de Sienn est un album d’introduction plutôt divertissant grâce à des personnages bien trempés et des paysages variés et colorés. L’intrigue, assez ordinaire pour de l’heroic-fantasy, raconte pour la énième fois la quête d’un groupe parti à la recherche d’un objet magique et confronté à toutes sortes de dangers. Heureusement, le rythme est bien présent et les péripéties s’enchaînent, éveillant peu à peu l’intérêt du lecteur. Jean-luc Istin ajoute quelques notes d’humour - voir d’humour noir - ce qui rend le récit plus léger. De quoi passer plus aisément les quelques scènes de décapitations et autres tortures…
L’atout majeur de ce scénario est sans conteste le trio d’aventuriers qui se révèle très bien campés. Sadwin le nain, plus déterminé que jamais à retrouver son trône, est parfait dans son rôle de roi cruel et sans cœur. D’une force surhumaine, rien ne l’arrête. Mais c’est le duo que forment Laam et Frözen qui tranche le plus. Ce dernier est une montagne à lui seul et pourtant, il n’a pas l’air bien méchant avec son regard triste et son apathie marquée. Il en devient même attachant avec ce désespoir qui lui colle à la peau, le pousse à boire plus que de raison et à tenter de mettre fin à ses jours. Mais Laam veille sur l'ogre qui lui apporte bien plus qu’une compagnie. Cupide et peu portée sur la compassion, elle ne manque pas d’idée pour s’enrichir. Au fil du récit, d’autres personnages viendront se greffer à l'équipée de Sadwin.
Quand au graphisme, François Gomès dessine un monde surprenant par ces décors évoluant entre influence médiévale et genre western. Les mises en scènes sont plaisantes à découvrir. Les couleurs vives, signées Bruno Stambecco, sont très réussies. Elles apportent beaucoup de clarté et de fraîcheur à l’histoire.
Si Les terres de Sienn démarre sur une longue mise en place, l’évolution de l’intrigue et des protagonistes augure pour le prochain tome de nouvelles rencontres singulières. Qui sera le premier à poser la main sur l’ossuaire de Yarling ?
6.0