La guerre des Sambre - Hugo & Iris 2. Chapitre 2 - Automne 1830 : la…

H ugo Sambre assiste à toutes les représentations données à l'Opéra Comique de Paris, soir après soir, dans le seul but d'admirer les yeux rouges de l'actrice vedette. Il reporte sans cesse son départ pour se rendre au chevet de son père à l'agonie. Le sentiment qu'il éprouve pour la belle Iris commence déjà à le dévorer petit à petit. Il délaisse sa femme et sa fille pour se consacrer entièrement à son nouveau projet : écrire un livre dont le titre sera « La Guerre des Yeux ».

La Guerre des Sambre est une saga familiale centrée sur la passion amoureuse, dans ce qu'elle a de plus destructeur. Le cycle d'Hugo et Iris relate l'origine de la malédiction qui touche les Sambre, tout en expliquant la genèse de ce fameux livre.

Après un premier chapitre réussi et très encourageant, ce deuxième volet se révèle plus riche encore car Yslaire y développe cette passion qui commence à obséder Hugo au point d'en délaisser ses proches. Il dépeint avec une grande justesse ce sentiment amoureux teinté de mélancolie propre au XIXe siècle. Le jeune homme est prêt à tout pour rencontrer cette femme si mystérieuse, jusqu'à se ruiner pour satisfaire ses désirs les plus fous. La crainte de ne voir dans ce cycle qu'une simple extension de la série est définitivement levée face à la densité de cette histoire. Le lien avec la relation entre Bernard et Julie est certes présent, mais celle d'Hugo et Iris se révèle également indépendante et possédant une grande force, notamment dans la description de cette passion déraisonnable.

Le succès de ce nouveau cycle repose sur la nécessaire alchimie entre le scénario et le dessin, marque de fabrique de la série mère. Le duo Bastide et Mézil confirme la très bonne impression laissée par le premier tome. Ils sont parvenus à illustrer ce récit dans un style qui est à la fois proche de celui d'Yslaire tout en y apportant leur touche personnelle. Le résultat est magnifique. Ils entraînent le lecteur dans cet univers à la fois passionné et triste. La finesse du trait, le choix judicieux des couleurs et cette mise en valeur du rouge dans ces cases aux dominantes sépia, sont autant d'éléments qui illustrent parfaitement cette période du début du XIXe siècle.

Hugo et Iris, chapitre 2 est une réussite, indéniablement. Yslaire y développe un univers cohérent et captivant, l'ensemble étant servi par un duo de dessinateurs prometteurs. Vivement le troisième tome pour le dénouement !

Moyenne des chroniqueurs
7.5