Les voisins du 109 2. Samedi

A près un vendredi mouvementé (décrit dans le premier opus), le samedi est enfin là, tout comme les cartons des Moinot, qui se demandent dans quelle galère ils ont bien pu s'embarquer. Dans l'immeuble, les locataires vont et viennent, se querellent et se réconcilient. Mamie Marie-Rose doit s'apprêter pour se faire immortaliser sur toile, tandis que la secrétaire et l'informaticien se rendent chacun de leur côté à un rendez-vous galant pris sur internet. Les murs abritent également des personnages quelque peu étranges : le tintinophile cache des objets louches sous son imperméable, le jeune amnésique a des visions bien étranges, le fiston capitaliste fait toujours le malheur de son père. Bref, la vie au 109 est toujours aussi mouvementée.

Les voisins sont de retour pour le plus grand plaisir de tous. Le samedi se déroule tranquillement pour chacun des habitants de l'immeuble dont aucun geste n'échappe aux auteurs. Le lecteur s'installe confortablement dans son rôle de voyeur et ce sans aucun remord.

Homme, femme, couple, famille, célibataire ; ils nous dévoilent leurs doutes, leurs secrets, leurs amours, leurs espoirs et plus simplement leur personnalité. Et plus ils en montrent, plus ils deviennent attachants. Ils ont beau être caricaturaux, ces voisins, ils restent le reflet de la personnalité du public qui suit leurs petites aventures quotidiennes. Qui n'a jamais été curieux comme Mamie, collectionneur comme Rémi, perdu comme Sam, généreux comme Marcel, reçu des amis comme le couple gothique, défendu ses principes comme Jicé ? Les saynètes s'enchaînent sous forme de chapitres plongeant chacun dans l'intimité d'un appartement ou d'un habitant particulier.

Le duo Nini Bombadier / Coyote fonctionne toujours aussi bien. Peut être même encore mieux qu'au début. Les situations cocasses sont prétextes au rire ou au moins au sourire et le temps passe vite en compagnie de ces personnages hauts en couleurs (c'est le cas de le dire au vu des tons vifs). Les dialogues font mouche à tous les coups tant ils sont à la fois criants de vérité et complètement loufoques. De plus, ils s'accompagnent de détails graphiques percutants et amusants, faisant référence à d'autres œuvres de la bande dessinée ou du cinéma. Certains apprécieront particulièrement la partie mettant en scène un tintinophile d'un genre un peu particulier.

Ce tome 2 confirme donc que Les Voisins du 109 est une série rafraîchissante et pleine de vie. Le seul regret qui reste à la lecture de cet opus est un sentiment de trop peu. Trop peu car il y aurait tant à dire sur chaque situation que les quelques pages attribuées suffisent tout juste à combler la faim du lecteur. Néanmoins, cet album constitue une lecture plus qu'agréable, pleine de couleurs et d'humanité et fait du bien au moral en ces temps hivernaux.

Moyenne des chroniqueurs
7.0