Il était une fois en France 2. Le vol noir des corbeaux
J
uin 1940, l'armistice est sur le point d'être signée entre la France et l'Allemagne nazie. Malgré une opportunité de départ pour l'Amérique, Joseph décide de rester dans son pays occupé. Obligé de cacher ses origines, ses convictions et son propre nom, il réussit grâce à ses nombreux contacts, parmi lesquels compte Hermann « Otto » Brandl, à se faire une place de choix dans le commerce de métaux. Mais l'occupation révèle également des personnalités inquiétantes et puissantes auxquelles le ferrailleur va devoir faire face.
Qu'est-ce qui peut pousser un juif à tout risquer en restant en France ? Le patriotisme, l'argent, les amis ? Collaborateur ou résistant ? Le statut de Joseph se fait encore plus trouble dans ce second opus qui n'apporte encore une fois que peu de réponses quant aux motivations réelles de Joanovici. L'histoire se fait plus dense, plus dramatique. Survivre dans une société aux mains des nazis est une épreuve de tous les instants, tandis que la violence explose dans les deux camps. Joseph voit ses propres plans lui échapper et tente de se maintenir tant bien que mal au sein d'une société qui ne l'adopte pas vraiment.
Les déportés, les exilés et les morts jonchent la route de la famille, chaque choix pouvant avoir des conséquences fatales. L'angoisse est maître-mot de ce tome, car même de puissants alliés ne peuvent parfois pas faire la différence, ce que Joseph apprendra à ses dépens. Point de flashbacks cette fois-ci tant l'Histoire connaît de rebondissements entre 1940 et 1942. L'intensité monte jusqu'à la case finale qui assène un choc tant au lecteur qu'au personnage lui-même.
Nury et Vallée, qui avaient conquis le public avec le début de cette saga historique, confirment leur réussite. S'il était légitime de se demander où les auteurs allaient trouver de la matière pour leurs six volumes, la densité de celui-ci efface ce questionnement. L'ambiguïté propre au personnage ne semble pas prête de s'estomper, plongeant le lecteur dans un malaise permanent : doit-il aimer ou détester le protagoniste ? La réponse viendra peut être avec la suite de cette excellente série.
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7.7