Baker Street (Veys/Barral) 5. Le Cheval qui murmurait à l'oreille…
I
ls sont de retour !
Après six ans d'absence, le duo Pierre Veys et Nicolas Barral s'est reformé afin de poursuivre les aventures du couple mythique Sherlock Holmes et Docteur Wastson.
Ce cinquième chapitre de cet hommage décalé au chef d'œuvre littéraire de Conan Doyle diffère des précédents dans sa structure : trois histoires courtes initialement publiées dans Pavillon Rouge ainsi qu'une autre restée inédite, succèdent à un récit plus long qu'à l'accoutumée. Ce changement est particulièrement visible dans une mise en page plus aérée, permettant aux décors d'occuper une réelle place au sein des cases. Pourtant, cette histoire peine à faire sourire, justement parce qu'elle traîne trop en longueur et qu'il y manque le côté percutant des gags en quelques planches. Heureusement, les petits récits courts de la deuxième partie de l'album permettent de retrouver les échanges savoureux entre Holmes et Waston, toujours teintés de cet humour où l'absurdité est élevée au rang de principe.
Le dessin de Nicolas Barral est toujours aussi agréable et il semble avoir éprouvé un réel plaisir à illustrer la première histoire, cela lui a permis d'explorer plus amplement le Londres du XIXe siècle. L'hommage à Jérémy Brett, qui a campé le personnage d'Holmes dans la série TV des années 80, contribue au succès du personnage. L'acteur y jouait de manière rigide, avec beaucoup d'assurance et de perspicacité dans le regard. Ici, le dessinateur s'amuse de cette référence pour caricaturer le célèbre détective.
Le Cheval qui murmurait à l'oreille de Sherlock Holmes est un album en demi-teinte où l'humour y est inégal. L'attente des lecteurs était importante par rapport au succès des premiers tomes qui jouissaient d'une grande liberté de ton et de gags faisant mouche à chaque fois. Le changement de format des histoires nuit à cette efficacité dans les blagues et peut être à l'origine du sentiment mitigé qui accompagne la lecture de ce nouveau volet.
6.0