Borderline 1. Les mots de la nuit

F ernando est un écrivain souffrant du syndrome de la feuille blanche. A la suite d’une expérience - disons planante - , il va se retrouver plongé dans de surprenantes aventures. La fiction va rejoindre la réalité d’une bien étrange manière.

Dans ce one-shot sorti en février 2008, l’intrigue est riche en rebondissements et le suspense va crescendo. Si la narration d'Alexis Robin est claire, il se montre en revanche expéditif en ce qui concerne l’enchaînement des scènes et certains personnages auraient mérité d'être plus développés comme Wanda dont le départ est un peu précipité.

Le dessin de Nathalie Berr joue la carte du réalisme. Le choix des angles retenus pour présenter les personnages comme les panoramas est original et donne envie de s’attarder sur certaines planches pour examiner leur construction. A noter, la troublante ressemblance de Fernando avec le comédien Jean Reno, qui va au-delà du clin d'oeil et qui peut constituer un handicap avant d'être éventuellement un atout. La colorisation de Christophe Lagrange est assez lumineuse, ce qui détonne avec l’atmosphère quelque peu noire du récit.

Au final, Borderline se révèle être un thriller efficace qui ne rechigne pas à recourir à quelques pincées de fantastique. Et lorsque la couverture annonce mystérieusement "Chapitre 1" et que de nombreuses questions restent sans réponse, une interrogation demeure : une suite est-elle à envisager ? Plutôt bon signe lorsqu'on achève une lecture.

Moyenne des chroniqueurs
6.5