House of M

M agnéto, éternel ennemi de l'humanité, règne en maître absolu avec House of M (La Maison de Magnus). Épaulé par ses enfants, Vif-Argent, Solaris et la Sorcière Rouge, il domine un monde où la paix s'est installée durablement. Humains et mutants cohabitent et chaque espèce semble s'accommoder de cette situation. Wolverine semble le seul à se souvenir des évènements passés et va s'efforcer de ramener ses anciens amis à la réalité car le monde dans lequel ils évoluent désormais est créé par la Sorcière Rouge. S'engage alors un combat contre un Magnéto atteint de démence et un Vif-Argent plus maléfique que jamais.

House of M est l'un des évènements de ces dernières années car ce crossover réunit les héros les plus emblématiques de l'univers Marvel. Les X-Men et les Vengeurs affrontent Magnéto et sa famille au sein de laquelle figure sa fille, la Sorcière Rouge, ancienne membre des Vengeurs. Cette mini-série était d'autant plus attendue qu'elle est proposée par Brian Michael Bendis qui a montré son talent sur Ultimates, Ultimate Spiderman ou encore Ultimate X-Men pour les exemples les plus marquants.

Son scénario possède un postulat de départ très enthousiasmant et l'auteur transforme l'essai avec un récit patiemment construit autour des personnages et de la manière dont ils évoluent dans ce nouveau monde transformé par la Sorcière Rouge et où chacun expérimente une existence idyllique. A Wolverine incombe alors le rôle du grain de sable. Bendis décrit son combat pour aider ses amis à retrouver leur mémoire et les convaincre de s'attaquer à Magnéto. Cette première phase est intéressante car elle dévoile la réaction de chacun des super-héros face à un nouveau mode de vie et d'environnement. La suite, avec le duel opposant le groupe de résistants nouvellement créé face à Magnéto et surtout face à ses enfants qui se révèlent être le véritable danger, l'est nettement moins. Heureusement, la fin imaginée par Bendis relance un récit faiblissant et offre une ouverture particulièrement riche en suspense.

Cependant, cette conclusion est loin de conclure cette mini-série qui aurait peut-être mérité un traitement plus autonome car la participation de certains personnage a donné lieu à des fascicules indépendants, procédé qui sera par ailleurs repris dans le cadre d'un autre crossover aussi attendu : Civil War. Dès lors il devient difficile d'embrasser la globalité de l'histoire.

Pour la partie qui le concerne, le français Olivier Coipel n'a pas à rougir de sa prestation face aux nombreux auteurs intervenants dans l'univers des super-héros. Sa prestation, de qualité, se démarque par une finesse du trait et surtout par une justesse dans la description des différents acteurs. Son dessin s'inscrit dans la continuité des meilleurs dessinateurs du genre. L'exercice était loin d'être aisé étant donné la multitude de "characters" à mettre en images. Le résultat est à la hauteur du scénario et contribue à rendre ce crossover indispensable.

Enfin, une petite précision sur la forme, une fois n'est pas coutume : cette intégrale Marvel Deluxe se démarque des précédentes car, pour un prix identique, le contenu est moindre et très décevant, tant au niveau du nombre de pages que au niveau de la diversité des bonus.

Moyenne des chroniqueurs
6.5