Cross Fire 3. Mourir et laisser vivre

L a Vierge athonite, les restes des feuillets supposés écrits de la main de Judas et Monsignor Marchesi ont sombré dans les eaux de la mer Egée. Pendant que Gina bataille pour libérer le père Dimitrios, Sofia fait son possible pour ramener Angelo à la vie. Toutes les deux ignorent que l’investigateur de l’Ufficio Oscuro et les fragments de l’Evangile noir ont été récupérés par Prometheus. Celui-là même qui, à l’été 1939, pénétrait dans le caveau de Saint Pierre.

Si l’ambiance fun et légère, impulsée par le trait hybride de Pierre-Mony Chan, les notes d’humour et les clins d’œil à l’œuvre de Ian Fleming, reste présente, la lecture de Mourir et laisser vivre s’avère beaucoup plus fastidieuse que celle des titres précédents. Les informations foisonnent et sont livrées jusque dans le menu détail. A tel point que la fin de la découverte du contenu de certaines bulles, particulièrement chargées en texte, libère la respiration d’une véritable apnée forcée.

En effet, alors qu’Opération Judas et Au service de sa Sainteté, faisaient la part belle aux scènes d’actions retentissantes, le corps de ce troisième tome est plus axé sur l’avancée de l’intrigue liée au dogme religieux, à l’Inquisition et aux hérésies. Jean-Luc Sala y livre, étape par étape, mais en grande quantité, les faits puisés dans une documentation fournie qui lui permirent de bâtir la théorie sur laquelle le voile ne sera entièrement levé que dans le dernier opus. Mais le lecteur en sait dès lors – du moins le croit-il - suffisamment pour échafauder des hypothèses … déjà soumises à rectification dès la fin de l’album ! Il se prend au jeu, est définitivement accroché et n’a de cesse d’espérer pouvoir rapidement confronter les options qu’il a prises aux révélations de la prochaine parution.

Si les thèmes de la religion, de l’Inquisition, des Templiers et des hérésies à déjà maintes fois été abordé en bande dessinée, (Triangle secret, Troisième testament, Décalogue, pour ne citer que ceux-là) la singularité de la série Cross Fire réside dans le fait de mixer des univers très différents et de conférer à l’ensemble une fraîcheur de ton qui relève du divertissement. L’exercice n’est pas facile. Si l’alchimie s’opère parfaitement entre la nature du scénario et l’expression graphique et si la composition reste de très bonne facture, il n’en demeure pas moins que Mourir et laisser vivre invite à penser qu’un dosage plus soft dans la répartition du texte pourrait faciliter l’appréhension de ce dernier.

Que le plaisir de lecture soit éternel !



Lire la chronique du tome 1 : Opération Judas

Lire la chronique du tome 2 : Au service secret de sa Sainteté

Moyenne des chroniqueurs
7.0