Sept 3. Sept pirates

J eune homme, Jim Hawkins a participé à l’aventure la plus extraordinaire de sa vie avec la quête pour le trésor de Flint le Pirate. Quinze années plus tard, il est devenu négociant, mais il croule sous les dettes. C’est la raison pour laquelle il accepte sans hésitation lorsqu’on lui propose de retrouver la deuxième partie du fabuleux magot. Ses anciens compagnons de fortune, du Docteur Livesey à Chien Noir, sont également recrutés par un mystérieux commanditaire.

Sept Pirates est le troisième volet de l'heptalogie thématique dirigée par David Chauvel et basée sur une contrainte : imaginer un scénario mettant en scène sept personnages. Ici, Pascal Bertho, aidé par Jérôme Lereculey pour le storyboard, a choisi une variation sur le thème de la piraterie. A la manière d’Alexandre Dumas et ses mousquetaires décrivant leur vie vingt ans après, Bertho imagine une suite au récit de Robert Louis Stevenson, l’Ile au trésor. Tous les ingrédients qui ont contribué au succès du roman sont présents : une valeureuse petite équipe part à la recherche de ce coffre rempli de pièces d’or, un groupe de bandits est sur la même piste et les trahisons sont monnaie courante. L’équipage qui a navigué sur l’Hispaniola n’est plus tout à fait le même, certains de ses membres ont été remplacés, mais sa physionomie reste inchangée. Bertho a tenté de conserver l’esprit originel en y insérant les codes propre au genre. Cependant, la première partie de l'album consacrée à l’enrôlement de ces marins traîne en longueur, ne laissant finalement que peu de place au développement final de l’intrigue. Malgré les inévitables rebondissements et autres retournements de situations qui trouvent leur place dans ce genre d’aventure, cette fin est gâchée par une découverte du trésor qui frôle le ridicule.

L’immersion dans cet univers de la flibuste trouve une complémentarité dans le dessin de Tim McBurnie. Ce jeune dessinateur australien signe, avec cette collaboration, son premier album. Le choix de l’encrage et des couleurs dans des tonalités très douces confèrent à l’ensemble un aspect d’époque très réussi. Cette colorisation qui paraît fade au premier coup d'oeil s’accorde pourtant parfaitement au récit.

Sept Pirates est une variation assez agréable de l’œuvre de Stevenson, mais elle n’a pas le souffle épique des aventures de Barbe Rouge où le danger se ressentait à chaque instant, où la cruauté des flibustiers était palpable, où les combats sur les mers étaient de vrais duels où la stratégie primait. Un album où manque l’odeur de la poudre et les cris des hommes lorsque se hisse le pavillon noir.