Péma Ling 4. Naissance d'une légende

A la fin du tome précédent, Pema Ling avait retrouvé Tashi-La, son oncle Okou Sonam et intégré le clan des chiens, groupe de brigands dirigé par son frère, mais refusait de prendre part aux rapines. Selon elle, les malandrins se trompaient de cible : ils dépouillaient les plus faibles et s’en remettaient à la volonté du Yamantaka quant il lui aurait semblé plus juste de viser les richesses des aristocrates de Lhassa, des chinois, des tyrans et d’invoquer la responsabilité du démon Gyalpo dans des génocides.

La vie suit son cours sur les hauteurs du Kham. Dès qu’elle le peut, Péma Ling s’éloigne des hommes du groupe auxquels elle reproche d'être rustres et barbares. Elle s'en échappe pour de longues balades à cheval durant lesquelles elle se met à l’écoute de la montagne. Sa gestion de deux évènements importants, à la force symbolique considérable, vont lui valoir un grand respect de la part des brigands. Si bien qu’à la mort de Tashi, c’est tout naturellement que ces derniers vont se tourner vers elle, lui proposant de prendre la tête du clan.

Il émane quelque chose de très particulier de cet album, un plus, une sorte d’ambiance et d’alchimie parfaites, comme si Georges Bess avait, jusque-là, préparé le terrain et atteignait, ici, le cœur de ce qu’il voulait livrer. L’héroïne symbolyse la force, au sens large du terme, qu’un être peut tirer de l’enseignement du bouddhisme dès lors que l'assimilation de ce dernier arrive à maturité, ne laissant aux ignorants que la seule possibilité de l’interprétation détournée des effets auxquels ils assistent mais qu’ils ne peuvent comprendre, creusant le puits d’une légende.

La narration, plus fluide que jamais, épouse la forme d’une démonstration. La description des caractères physiques et psychologiques des hommes est précise et détaillée. Elle se veut explicative. L’atmosphère qui se dégage est faite d’un mélange de puissance, de violence, de plénitude, d’intelligence et de science. La finesse du trait, la précision de la mise en couleur, renforcent ces perceptions. Le regard se fait contemplatif.

Péma ling a imposé sa personnalité et s’est forgé un nom. Ceux qui l’ont cotoyée ont posé les premières bases de sa légende. Le lecteur, lui, est impatient de connaître le dénouement des luttes annoncées.


Découvrez la chronique du Tome 1
Découvrez la chronique du Tome 2
Découvrez la chronique du Tome 3

Moyenne des chroniqueurs
7.0