Commando Torquemada 2. Dominique, nique, nique...

L a situation est inquiétante : les jeunes se détournent du fait religieux, les fidèles ne se renouvellent plus, la vente des disques de l’emblématique sœur Dominique chute et le niveau des caisses de l’Eglise baisse dangereusement. Dans un éclair d’apparente lucidité, le Saint Père a conçu un plan destiné à relancer les affaires mais, avant de finaliser le projet, les investisseurs veulent avoir l’assurance que l’ancienne star de la chanson liturgique est encore capable de rassembler un large public sur son seul nom. Qu’à cela ne tienne, il sera organisé un festival pur rock, à but annoncé caritatif, dont la diva sera tête d’affiche. Sauf que voilà, depuis quelque temps, sœur Dominique se shoote avec tout se qu’elle trouve et les excès de son comportement renvoient aux symptômes d’un trouble maniaco-dépressif. Appelé à la rescousse, le commando Torquemada aura pour mission de la remettre sur pied et de l’encadrer jusqu’au concert.

Totalement incorrect sur le plan ecclésiastique, tout comme Pour la plus grande gloire de Dieu qui le précède, irrévérencieux et irrespectueux à souhait, cet album, qui prend pour cible la manne financière de l’Eglise catholique, franchit un cap sur l'échelle du délire.

Si, dans la première partie, Saint siège de la mise en place de l’intrigue, les bons mots restent présents, il se crée une distance entre le farouche désir de se lâcher des auteurs et la capacité du lecteur à accepter que la messe soit ainsi dite : la caricature est un peu trop forcée, l’humour parfois lourd, et la narration un peu trop décousue... Mais dès que Sœur Sarah, Frère Malachie et Père Feargal Mc Gowan s’engagent dans leur mission, le rythme s’accélère, la lecture devient fluide, l'intérêt débordant et la jubilation permanente. Les situations loufoques s’enchaînent et restent cohérentes.

Du point de vue de la présentation, la mise en couleur, plus fine et plus nuancée que dans le premier opus, et la quasi disparition des voix off et des flash-back, améliorent la lisibilité.

Pour les Catholiques pratiquants, quelques "Pater" devraient suffire à expier le fait de s’être laissés prendre au plaisir d'une impertinence irrésistible. Si un doute subsiste, prévoir de lire l’album un jour de confession afin de libérer sa conscience dans les délais les plus brefs.


Lire la chronique du tome 1 : Pour la plus grande gloire de Dieu

Moyenne des chroniqueurs
5.0