Dernier exil 2. Deuxième partie
C
apable de percevoir les choses et les êtres dans leur apparence future depuis sa rencontre avec un vieil original, un peintre désabusé trouve dans cette révélation une voie pour sortir de la dépression. Mais son avance sur le temps devient de plus en plus conséquente : il en arrive à ne plus voir que des squelettes, puis son environnement ne devient que poussière.
Rares sont les bandes dessinées dotées d’une telle portée philosophique. Le concept déjà entrevu dans le premier tome se développe ici largement, au point d’annihiler tous les ressorts qui font habituellement le contenu d’un album : intrigue, décors, relations entre personnages… L’effet est immédiat : quand bien même l’idée est séduisante et flatte l’imagination, l’avalanche de monologues égocentriques et de cases grisâtres toutes similaires s'avère très vite indigeste.
Le graphisme décidément très spécial de Ponzio n’y est, pour une fois, pas pour grand chose : ceux qui ne le supportent pas n’auront de toute façon pas franchi le cap du premier volet. Pour d’autres, c’était éventuellement la curiosité qui motivait la poursuite de la lecture mais la finalité devient très (trop ?) vite apparente au point de rendre interminable cette seconde partie.
A moins d’être passionné par le thème, ou tout simplement amateur de ce type de conte philosophique, Dernier Exil risque de demeurer hermétique voire inabordable pour une majorité de lecteurs.
4.0