La conjuration d'opale 3. Les Gemmes
N
ostradamus avait-il tout prévu ? Les descendants des trois rescapés auxquels il avait confié trois opales se sont bel et bien réunis mais, pourchassés par une mystérieuse secte, ils ignorent encore ce qu’ils doivent faire. Et le doute ne fait que s’amplifier quand l’un d’entre eux succombe sur le bûcher. A moins qu’une fois encore les apparences ne soient trompeuses…
Passe encore que le surnaturel densifie un scénario parfois un peu paresseux. Passe encore que les coïncidences improbables permettent de résoudre systématiquement les situations inextricables dans lesquelles se fourre le duo Hamm-Corbeyran. Le traditionnel coup du cliffhanger en fin d’album ? A la rigueur peut-on le tolérer, d’autant que la lecture est plutôt plaisante. Mais cette bienveillance n’était pas forcément un appel à la surenchère d’artifices scénaristiques.
Sans révéler un secret de Polichinelle, l’explication capillotractée façon Rouletabille qui légitime la réapparition d’un personnage trop tôt disparu fleure bon le rafistolage désespéré d’un garnement qui aurait cassé son jouet par mégarde, et qui en fait des tonnes dans la justification grossière. En clair, l’événement en question apparaissait déjà comme un couac, on comprend d’autant moins l’acharnement des auteurs à y consacrer la moitié de l’album.
A moins que ce ne soit seulement un prétexte à ajouter un épisode, à la manière des feuilletonistes qui surfent sur la vague d’un succès en le délayant indéfiniment. Ici, en l’occurrence, la réussite est graphique et c’est vrai que le plaisir d’observer les lumineuses compositions de Grun ne se dément pas. Cela justifiait-il un album de transition totalement creux ? Sans doute pas. Les deux dernières pages qui relancent l’action de manière inespérée convaincront peut-être les amateurs de patienter jusqu’à l’ultime épisode, mais ne dissiperont pas le scepticisme à l’égard de ces Gemmes qui fleurent bon l'artefact.
4.7