Blood alone 4. Volume 4
K
uroe héberge Misaki chez lui. Il est écrivain et elle est une jeune fille qui semble fragile et timide. Mais les apparences sont trompeuses. Misaki est en fait une vampire. Leur cohabitation se passe bien car on devine peu à peu qu'ils sont unis par un même but : retrouver celui qui a bouleversé leurs vies et qui est lui aussi un vampire.
Ce tome est entièrement consacré à un flash-back sur les deux protagonistes de l’histoire. On assiste ainsi à la rencontre de Kuroe, le « chasseur » de vampires, et de Misaki.
L’un des intérêts de Blood alone est de donner une vision différente du vampirisme, loin des histoires sanguinolentes et des passages-chocs qui se succèdent toutes les deux pages. Non, les vampires ne sont pas tous inoffensifs, loin de là, mais cet aspect de leur personnalité, sans être ignoré, n’est pas le plus développé. Un peu comme si l’auteur laissait au lecteur la faculté de donner libre cours à son imagination pour mettre en scène lui-même les séquences traditionnelles et incontournables du genre. L’ambiance est feutrée et le rythme indéniablement placé sous le signe d’une certaine lenteur. Sauf qu’il ne faut pas se méprendre, lenteur n’est pas ici synonyme d’ennui et donne plutôt l’occasion de s’attacher davantage à la psychologie des personnages et à leurs relations, tout en non-dits et ambiguïtés.
L'histoire avance doucettement en levant un peu plus le voile sur les deux héros et en présentant deux nouveaux personnages : l'énigmatique Ladt et Karedowulf. L'atmosphère particulière est renforcée par le cadre, une Londres "victorienne" comme en témoignent le manoir de Misaki, le costume de Lady et le personnage à la fois décadent et dangereux de Karedowulf. Quelques ficelles classiques propres à toute intrigue sont malgré tout présentes, telles que des personnages au passé mystérieux qui se révèlent peu à peu ou des pistes qui se croisent et se recroisent.
Si un sentiment de frustration est au rendez-vous, c'est dans le bon sens du terme. Les informations sont distillées ça et là, juste ce qu’il faut pour accrocher le lecteur. A cet égard, la fin de ce tome est particulièrement éloquente.
Grâce au traitement de son sujet principal, ce manga est atypique et, sans être révolutionnaire, il se révèle suffisamment original et plaisant.
6.0