Root 1. La horde de la loose

P as de chance pour Root : sixième enfant de Toran le Viking, mais unique fille, elle devra imposer sa féminité pour survivre dans ce monde de brutes. Heureusement, elle peut retrouver son ami Otto dans le village de pêcheurs voisin, dont l’âme d’artiste contraste avec celles des barbares.

Les afficionados de la collection Tchô ne seront pas dépaysés avec cette nouvelle héroïne. La patte de Tehem (Zap College) y est largement perceptible, on retrouve ce traditionnel humour potache qui se marie bien avec l’univers délirant de ces barbares dégénérés. La nouveauté vient du dessinateur, Xavier, qui apporte un trait fluide et dynamique, tout en mouvements et exagérations caricaturales qui pour une fois ne s’inspirent pas des super-deformed des manga. Ses personnages sont drôles rien que par l’allure, ce qui est un atout essentiel dans ce type d’humour, et son dessin est idéalement souligné par des couleurs criardes à souhait dont ce genre de série raffole.

Root est donc bien née, comme la rouquine éponyme qui finalement s’impose très facilement dans cette famille de parfaits abrutis. Forcément, le sujet est propice à toutes sortes de gags, allant du scatologique au poétique en passant par le running-gag de l’attaque du village de pêcheurs par les vikings, souvent hilarant. Le réservoir d’idées loufoques semble suffisamment consistant pour alimenter ainsi plusieurs albums sans lasser, d’autant que Tehem ridiculise volontiers des personnages non humains (des poules, un dragon) pour renouveler l’ambiance, n’en déplaise à d’éventuels défenseurs d’une faune aussi maltraitée.

Pas forcément très originale mais rafraîchissante, surmontant facilement quelques gags un peu moins réussis, Root devrait charmer sans diffiulté un public jeune et pourquoi pas, à dose homéopathique, des lecteurs plus âgés, usés par la monotonie ambiante.

Moyenne des chroniqueurs
6.0