City Hunter (édition de luxe) 13. Volume 13

H onteux d'avoir tant été ridiculisé par Ryô Saeba, le dangereux Renard Argenté décide de faire disparaître celle qu'il prend pour l'épouse de City Hunter afin de se venger. Kaori devient alors la cible du tueur, et l’étalon de Shinjuku préfère draguer ici et là dans l'espoir de faire comprendre la méprise à l'assassin plutôt que de protéger sa collègue. Ses efforts n'étant pas récompensés, il envisage même de se passer de ses services en se séparant d'elle...

En 1985 et après le succès de Cat's Eyes en manga (1981) et en animé (1983), Tsukasa Hojo crée City Hunter. L'accueil est chaleureux, la critique positive et l'adaptation sur le petit écran se fait très rapidement, suivie de plusieurs longs métrages. Cette saga fera partie en France des piliers du programme du Club Dorothée dans les années 80 et 90, dans une version française largement censurée (principalement en ce qui concerne les nombreuses érections du héros). Ce dernier réapparait ensuite sous la plume de son créateur dans Angel Heart.

L'édition J’ai lu ne fait plus parler d'elle que sur E-bay où les prix des tomes avoisinaient les cotes les plus folles au côté des Ken le survivant chez le même éditeur. Depuis, la sortie des éditions de luxe a permis de retrouver les aventures du justicier dragueur pour une somme bien plus abordable et dans une qualité d'impression largement supérieure à l'originelle. Toutefois l'idée de coloriser certaines pages en ajoutant un dégradé d'orange au classique noir et blanc est assez étrange dans le principe et peu esthétique. Le nouveau découpage des histoires n'est pas non plus une amélioration dans le sens où certaines se retrouvent à cheval entre deux tomes.

Ryô Saeba passe rapidement du James Bond classe et tireur d'élite au dragueur fétichiste chez qui le viagra semble couler dans les veines. Il ne rate jamais sa cible et a toujours l'oeil pour estimer des mensurations, il change d'arme avec habileté comme il change de proie en mini jupe. Mais sa véritable force, autre que celle de possèder des pantalons extensibles résistants à son priapisme quasi constant, est de pressentir un danger à la seconde. Il agit toujours à temps, et fait mouche à chaque fois.

Ce treizième volume fait intervenir de nouveau le Renard Argenté, maître du déguisement et bien décidé à en finir avec le duo de détective. Grâce à son erreur de jugement sur la relation qu'entretiennent les deux compères, c'est l'amitié liée entre eux qui en prend un coup, allant même jusqu'à remettre en cause leur équipe. Kaori va vivre douloureusement la situation et le comportement de rejet de Ryô envers sa personne, alors qu'il tente par tous les moyens de règler le problème quitte à dissimuler ses véritables intentions. Comme s'il allait vraiment souhaiter se passer des fameux coups de massue qui font la série ! La seconde histoire fait intervenir une nouvelle jeune femme qui va entraîner la fine équipe à enquêter sur des gradés de la police elle-même.

Tsukasa Hojo conserve à l'image les situations légèrement graveleuses, les légendaires attaques de Kaori envers Ryô, les scènes de dégraffage de soutien-gorge et les caricatures en deux cases de ses personnages, sans oublier les femmes qui se suivent et se ressemblent malheureusement un peu trop. La ville, centre des aventures, offre encore bien des caches et rues sombres pour les affrontements : du simple échange de coups de feu au duel de fusil de sniper en haut des tours en passant par un florilège de pièges en tous genre sur un chantier en bord de mer. Bref l'auteur s'en donne à coeur joie et l'ensemble s'avère toujours aussi plaisant.

Moyenne des chroniqueurs
7.0