L'art de la guerre (Zhiqing) 4. De l'engagement de la guerre (deuxième…

"La guerre n'est que le premier recours des hommes qui aspirent à vivre en paix" (Confucius). En 506 avant Jésus-Christ, 60 000 hommes issus des pays Wu, Cai et Tang se dirigent vers le pays de Chu pour lui faire connaître ses derniers instants. L'automne guide les soldats à travers les terres, dans le but de conquérir le fleuve jaune. Sun Tzu, stratège et conseiller de l'Etat de Wu, prépare la bataille.

Le quatrième tome de cette adaptation du célèbre traité éponyme continue sur la lancée des précédents en proposant une vision romancée, illustrée, des évènements importants de l'Histoire des royaumes de Chine. Condensée et simplifiée, l'œuvre de Sun Tzu devient cette biographie historique qui offre la possiblité d'enrichir sa culture générale sans se lancer dans une lecture interminable.

De nombreux personnages s'ajoutent à ceux déjà présentés, notamment le penseur chinois Confucius (environ 551 av. J.-C, 479 av.J.-C). Le récit fait intervenir un grand nombre de figures historiques de la guerre mais aussi de familles dont les liens sont généralement rappelés en appendice. Chaque situation dessinée correspond plus ou moins à un point de l'Histoire, les faits sont justes mais les reconstitutions plutôt libres.

Si les habits et décors plongent immédiatement le lecteur dans l'époque, les expressions et attitudes tournent trop souvent autour d'ego surdimensionnés revendiqués, de sournoiseries peu discrètes et de personnages usant de cris, que ce soit pour donner des ordres ou pour parler. Les tirades alimentent le plus souvent de longs monologues plutôt que des échanges cordiaux.

Mourir pour ses idéaux, respecter ou non les ordres, ne pas tuer les messagers... Bien des thèmes fourmillent dans ce volume mais les personnages ne sont pas assez fouillés, et les affrontements seulement ébauchés. Certes, l'intérêt réside dans les tactiques du génie militaire mais les conséquences paraissent trop brièvement exposées.

Le dessin typique des manhua ne change pas. Certaines planches sont spectaculaires mais n'offrent qu'un aperçu de ce que l'on souhaiterait ressentir lors des batailles. Les cases contiennent finalement peu d'actions successives, et ce manque de continuité donne l'impression de passer trop subitement d'un événement à un autre sans l'exploiter en profondeur... A cause de ce défaut, L'Art de la guerre ne parvient pas réellement à passionner.

Moyenne des chroniqueurs
5.0