Les lames de Yulinn 1. L'Aube du Mal

L a planete Morkhisis est en guerre : à la tête d’une armée de morts vivants, l’empereur Gorgull l’Immonde a décidé d’éradiquer la race des Gnomes, et de prendre le pouvoir sur toute la planète. Un espoir : Yulinn, la mère de la création. Elle s’opposera aux Forces du Mal, et sera aidée par le Chevalier Jahrann de Breephene.

Dépé, le dessinateur, définit lui-même cette nouvelle série comme « une transposition de la seconde guerre mondiale en médiéval-fantastique ». Présenté ainsi, c’est plutôt ambitieux, et même alléchant. Dès les premières pages franchies en revanche, toutes les belles intentions s’effondrent : on est bel et bien en présence d’une énième resucée du Seigneur des Anneaux dont le maigre intérêt réside par moments dans un graphisme certes bien fait, mais qui évoque de nombreux autres albums publiés chez le même éditeur.

A quoi bon s’acharner sur un scénario sans envergure, des personnages creux et une construction narrative confuse ? A moins de n’avoir jamais fait d’incursion en héroïc fantasy, il n’y a rien à chercher d’autre dans cette affaire qu’un divertissement sans originalité, rythmé par une violence inutilement excessive et des combats acharnés contre des monstres tellement hideux qu’on n’imagine pas une seconde qu’ils puissent triompher des vaillants héros.
De ce point de vue, la couverture a le mérite d'annoncer la couleur : la dentition abominable est une sorte de fil rouge de l'album. C'est hélas le genre de détails qui finit par sauter aux yeux à force de ne pas se laisser emporter par l'histoire.

En se forçant à aller au bout, la distraction aidant, on notera quand même quelques belles mises en scène, essentiellement sur des combats homériques. Plus le monstre est gros, plus Dépé se régale ! Et c'est heureux car ses personnages humains laissent parfois dubitatif au début de l'album. Ces quelques bonnes pages risquent toutefois de ne pas peser bien lourd face à un ensemble foncièrement indigeste.

Moyenne des chroniqueurs
2.0