Basilisk 1. Tome 1
L
es deux fils du shogun Ieyasu Tokugawa se disputent sa succession. Le vieux dirigeant décide alors de rompre le pacte de non-agression entre les deux clans ninja les plus célèbres du pays : Iga et Kôga. Durant un mois les dix meilleurs combattants de chacun s'affronteront à mort jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un guerrier apportant la victoire à l'héritier qu'il représentait.
Basilisk est une saga complète en cinq tomes, depuis adaptée en un animé de vingt-quatre épisodes en 2005 et un long métrage sorti au cinéma en 2007.
L'oeuvre originale et la série sont relativement proches, la seconde étant quasiment le calque de la version papier. Ajoutée à la musique et la colorisation, l'animation permet cependant une meilleure compréhension et appréciation des combats.
Le traitement opéré pour l'écriture du film a été du même acabit que pour Battle Royale. La durée étant peu propice à mettre en image l'intégralité du récit, moins de personnages donc moins de combats sont présents. A la différence du film de Fukasaku, rarement l'intensité des scènes importantes de l'histoire ne surpassent voire n'égalent celles du manga.
Le basilic est un reptile légendaire : parfois serpent au venin mortel, coq à queue de dragon, serpent à ailes de coq... Le mythe prétend qu'il a le pouvoir de tuer par son regard. Dans ce premier tome, Oboro de Iga, promise à Gennosuke de Kôga avant la rupture du pacte, possède le pouvoir de stopper n'importe lequel de ses adversaires rien qu'en le regardant. Mais son fiancé détient lui aussi un art effrayant qu'il transmet par ses yeux...
Car l'intérêt et le suspense ne résident pas tant dans savoir qui va mourir, puisque l'avenir de tous ces ninja ou du moins de la majorité est condamné d'avance pour que le récit se termine. Non, l'interrogation principale est plutôt centrée sur les pouvoirs de ces vingts personnes, mais aussi sur les duels rencontrés permettant de découvrir tour à tour ces capacités extraordinaires. Dans ce premier volume, à titre d'exemple, interviennent un homme découpant tout avec des cheveux pareils à des cordes à piano et un autre au corps élastique...
L'amour peut-il résister à une guerre ancestrale ? Si chaque assassin a toutes ses chances au départ, l'auteur révèle rapidement quels sont ceux qui risquent de survivre le plus longtemps tant leur histoire personnelle dérange les plans du shogun.
La force, la ruse, la lâcheté, la séduction, l'effet de surprise, le mensonge...voilà ce qui aidera ou perdra les pions d'un effroyable empereur ayant décidé que leurs vies ne valaient pas plus qu'une pièce lancée à pile ou face.
Les affrontements se succèdent rapidement, plutôt bien illustrés puisque rien ne peut nous échapper. L'histoire au premier abord simple peut faire craindre une succession de combats abracadabrantesques, ce n'est pas le cas. Elle s'avère prenante et rebondira au fil des tomes, non pour l'enjeu mais pour les personnages eux-mêmes, leurs psychologies, réactions, possibilités et bien évidemment leurs décès : de ceux qu'on oublie à ceux qu'on retient à jamais.
Kurokawa offre une édition exempte de défauts, pour une oeuvre qui l'est tout autant.
7.5