Le camp-volant

A utrefois, dans les campagnes ardennaises, les habitants employaient le terme « Camp-Volant » pour désigner les voyageurs qui venaient installer un camp provisoire pour quelques nuits, capables de plier bagages et reprendre la route précipitamment. Ils étaient souvent de formidables conteurs, et se plaisaient à transmettre ainsi des secrets de famille ou des événements mystérieux.

René Hausman est un des auteurs les plus fidèles de la collection Aire Libre, avec des titres tels que Laïyna (avec Pierre Dubois) ou Le prince des écureuils (avec Yann). Il signe ici son deuxième album dans la collection en tant qu’auteur complet, après Les chasseurs de l’aube. Chacun de ses ouvrages reflète sa passion pour les légendes des campagnes profondes et des forêts, toujours à la limite de la réalité, peuplées d’êtres féeriques. Son dessin lui-même, sans pareil, est toujours ambigu puisqu’il représente les humains de manière assez ronde avec un physique qui évoque les elfes ou les trolls scandinaves.

Cette histoire de Camp-Volant, à lire au coin du feu, joue sur le mystère, les non-dits, et entretient une ambiance tout à fait adéquate au genre. Les amateurs se laisseront volontiers bercer tandis que les autres resteront sur leur faim, ne retenant qu’un conte plutôt convenu et vite lu. En revanche, tous seront certainement une nouvelle fois attirés par le graphisme de l’auteur, et qu’ils apprécient ou non ce nouvel album, ils savent qu’ils prêteront un œil attentif au suivant.

Moyenne des chroniqueurs
6.3