Monstre (Bilal) 4. Quatre ?
N
ike, Leyla, Amir doivent se retrouver, c'est écrit depuis leur naissance à Sarajevo sous les bombes et les tirs de snipers. Le Rendez-vous à Paris aura donc lieu mais pas avant que Warhole (Holeraw? Rawhloe ?) n'abatte ses dernières cartes pour enfin dévoiler son jeu.
Quatre ? Rarement titre d'album aura été plus concis et plus juste. De trilogie, le Sommeil du Monstre a muté (c'est le terme qui convient !) en quadrilogie, découpage bien plus approprié a cette saga. Le titre questionne également le lecteur: au trio initial, faut-il incorporer son incontournable chef d'orchestre, le si fantasque Warhole, qui n'aura eu de cesse de jouer une partition comprise de lui seul avec l'humanité pour public (consentant ou pas !)? Qu'il soit tour à tour tortionnaire ou bienfaiteur, Warhole est de ces personnages qui s'affranchissent de tout jusqu'à leur auteur, tant est évidente la fascination que Bilal a dû éprouver en lâchant la bride de sa créature.
Sans doute l'œuvre la plus personnelle de Bilal jusqu'à aujourd'hui, mélange fait de désespoir, d'humour (souvent noir), d'amour aussi et donc finalement d'espoir en l'humanité. Si le lecteur pourra par contre s'être parfois perdu au détour de quelque passage plus obscur qu'un autre (trop personnel justement ?), rarement auteur de bande-dessinée aura donné de si belles lettres de noblesse à la science-fiction.
Encore !
5.5