Frère Joyeux
F
rère Joyeux revient de la guerre, avec en poche seulement un morceau de pain et 4 deniers. Ca ne l’empêche cependant pas d’être d’une immense générosité et d’offrir aux voyageurs dans le besoin qu’il croise une part de son maigre pécule. Difficile alors de lui reprocher d’avoir le mensonge facile.
Adaptation du conte des frères Grimm Bruder Lustig, Frère Joyeux inaugure la nouvelle collection des éditions Paquet, Tekap, en même temps que Le cercueil des souvenirs et La tête de Wilson l’enragé.
En 32 pages, Renaud Dillies offre une retranscription allégée mais fidèle de cette fable à la morale douteuse. Certes, ce style d’exercice est assez fréquent, surtout dans la littérature jeunesse, mais mis en image de la sorte, ça l’est nettement moins. En effet, c’est bien là l’immense satisfaction de cet album tout à fait charmant. L’auteur, après s’être fait connaître grâce à Betty Blues ou d’autres d’albums dans la même veine, montre ici une nouvelle facette de son talent. La principale différence vient de la mise en couleur dont il s’est personnellement occupé, oubliant pour un temps le numérique pour de l’aquarelle. Le résultat est chaleureux et gai, rendant les pages éblouissantes. Ensuite, il a aussi mis de côté le dessin animalier auquel il nous avait habitué pour des personnages humains, tous des clowns ronds et expressifs, donnant à l’ensemble un caractère drôle et léger. Chaque planche invite à la contemplation, on en redemande !
Au-delà du plaisir de pouvoir lire une telle histoire proposée à un prix tout à fait raisonnable, on se régalera surtout du graphisme de Dillies dans un style qu’on ne lui connaissait pas. Pourquoi se priver ?
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7.3