Les cités obscures 9. La frontière invisible - 2
D
ans une Sodrovno-voldachie tourmentée par un désir de grandeur et de puissance, la tâche du jeune cartographe Roland De Cremer est bien difficile : comment allier à la fois une carrière prometteuse, une honnêteté intellectuelle sans faille et l'amour qu'il porte à la belle Shkodrâ dont l'existence même est en contradiction avec l'idéologie du régime ?
Roland devra choisir entre ses sentiments, sa culture et son intérêt personnel.
Mais où sont passées nos cités obscures d'antant ?
Si ce second tome de "la frontière invisible" est bien la suite logique du premier, il n'empêche qu'il n'y apporte rien de plus. Le sentiment mitigé qu'on pouvait connaître avec le début de l'histoire se confirme.
On est loin du charme mystérieux d'un Samaris, d'un Urbicande ou de l'Archiviste.
Des cités et de leur magie architecturale, il ne reste qu'un batiment (le Centre), certes intéressant à première vue, mais qui n'est que très faiblement présent. L'élément central n'est plus l'univers dans lequel les personnages évoluent, ce qui était le plus passionnant et novateur de la série, mais bien les aventures des héros. L'intemporalité des lieux est remplacée par l'évènementiel à courte durée.
Bien entendu, il reste encore quelques éléments de la "marque" de Schuiten et Peeters, quelques trouvailles sur les modes de locomotion, les rapports sulfureux entre le "moderne" et les "anciennes coutumes", bref des rappels que nous sommes bien dans l'univers des Cités obscures qui reste une des meilleures séries originales franco-belges.
Schuiten et Peeters nous annoncent d'ailleurs leur intention de "faire une pause temporairement" de la série. Espérons qu'ils nous reviendront aussi inspirés qu'à l'époque des grandes histoires des Cités.
6.1