La promesse (Pervieux/Vaccaro) La Promesse

U n homme vit étrangement seul au sein d’une gigantesque machinerie, se nourrissant de déchets d’huile ou de tuyauterie. Son existence est bouleversée lorsqu’il découvre une resplendissante jeune femme qui semble l’attendre depuis toujours. Parallèlement, à notre époque, un jeune couple file le parfait amour.

La promesse est un album insolite dont on ne comprendra le sens que dans les toutes dernières pages. Cette machinerie omniprésente et étouffante rappelle d’autres bons souvenirs tels que Le réducteur de vitesse ou Koma, ce dernier tout particulièrement du fait de la description d’un monde transversal au nôtre. Outre cette analogie, Guillaume Pervieux réussit
une approche quelque peu surréaliste et loufoque, sans pour autant que la lecture devienne incompréhensible ou fastidieuse, comme c'est souvent le cas. Par ailleurs, la réussite de ce récit repose essentiellement sur la fin qui donne de la cohérence à l’ensemble et qui permet de rester sur une bonne impression, oubliant les quelques passages obscurs à l’intérêt discutable. Les fans de M seront notamment ravis du rôle important que lui ont donné les auteurs, un bel hommage…à moins qu’il ne s’agisse de raillerie, à chacun de l’interpréter comme il lui semble.

On pourrait retrouver également dans les dessins quelques ressemblances avec Christophe Blain et Frederik Peeters, même si Eddy Vaccaro a encore un long parcours devant lui pour ne serait-ce que pouvoir être comparé à ces références. Mais si l’on sent que l’auteur se cherche encore, le charme opère, c’est certain, aidé par des couleurs douces aux tons sobres, très portées sur les ocres.

Sans être parfait, La promesse est un livre intelligent et attendrissant. Un résultat encourageant pour les auteurs du déjà poignant La fantôme, qui montrent dès leur second album la diversification de leur style.

Moyenne des chroniqueurs
6.0