Le seigneur d'ombre 1. Le grimoire d'Haleth

A u début, il y eut Hafgan le dieu créateur qui, se sentant seul, donna vie à toutes les créatures pensantes de ce monde. Malheureusement dans un moment de haine intense il engendra une créature maléfique, une elfe noire, avec qui il eut un fils : Fedath.

Mille ans plus tard, Fedath, plus communément appelé le seigneur d'ombre, fait régner chaos et désolation par ses guerres incessantes. Bran, un vieil archimage, sentant que Fédath prend de plus en plus de pouvoir, décide de partir en quête du moyen permettant de mettre fin à son règne : le grimoire d'Haleth.

Istin nous offre ici une sorte d'adaptation du « seigneur des anneaux » en bande dessinée, les parallèles entre ces deux histoires étant nombreux et visibles. Malgré cette forte ressemblance, tout n'est pas identique et Istin a su y apposer sa patte en développant sa vision de l'oeuvre de Tolkien. C'est là que réside tout l'intérêt de l'histoire.

Le véritable point fort de cet album est sans conteste le dessin de Dim, et ce malgré quelques défauts. Dim fait preuve d'une minutie et d'une finesse exceptionnelle. Les personnages et leurs costumes sont dessinés dans leurs moindres détails. Dim utilise les jeux d'ombres et de lumières avec parcimonie et de manière très efficace. Son style se rapproche beaucoup de celui de Parrillo, qui a dessiné entre autre la série « l'empire éternel » également paru chez Soleil, mais en beaucoup plus précis et plus détaillé.

La mise en couleur informatique (également faite par Dim) joue un rôle essentiel dans la qualité finale des planches. Les couleurs sont bien choisies et instaurent une ambiance sombre et inquiétante. Certaines scènes de combat sont de vraies réussites, notamment avec l'utilisation des auras de couleur autour des combattants pour les scènes d'affrontements entre le bien et le mal. Elles m'ont donné l'impression d'assister à un combat âpre et rude usant les forces de chaque adversaire jusqu'à la fin. Par contre, pour certaines scènes plus intimistes et les bâtisses, l'outil informatique n'est pas des plus efficaces et laisse une impression assez bizarre, due aux formes pas toujours bien respectées et aux couleurs un peu criardes utilisées lors des scènes de jour.

Istin se démarquera-t-il ensuite de l'oeuvre de Tolkien en allant plus loin dans l'originalité ? Continuera-t-il dans cette voie ? Quelles surprises pourra bien attendre le lecteur dans le prochain tome ? Une chose est sûre en ce qui me concerne : cette série figure déjà dans ma BDthèque en bonne place.