Weëna 5. Bataille
B
ien que le piège tendu par Morckoor et soeur Keëtha ait été habilement préparé, Weëna et Opéra sont parvenus à y échapper et à quitter le cloitre des soeurs de glace. Elles font à présent route vers Nym-Bruyn où elles espèrent trouver un peu de tranquillité et des réponses à leurs questions. De son coté, Gwylm doit mener sa première bataille en tant que général des armées contre une poignée de paysans sans défense. Sa conscience va le pousser à s'opposer à ce massacre annoncé. Courageuse ou inconsciente, cette décision ne le laissera pas indemne...
À la lecture d'Atavisme, rares sont ceux qui auraient imaginé que Miureal, couturière de son état, se révélerait être le trait d'union entre Weëna et Morckoor et encore moins que ce dernier trouverait grâce et sympathie à nos yeux. C'était sans compter sur l'imagination débordante d'un Corbeyran qui mène de main de maître une série qui se bonifie au fil du temps. Dans Bataille, il n'hésite pas à laisser en retrait Weëna et Opéra pour se tourner plus vers les autres personnages. Un flashback, quelques rebondissements et des révélations importantes suffisent à modifier la hiérarchie classique du début : le descendant de la branche morte apparaît dès lors comme un être faible et pris au piège, pantin du maléfique et ambitieux Haggrad. Gwylm, quant à lui, quitte enfin ses atours de jeune nigaud en faisant preuve de courage et de maturité. L'engagement qu'il prend en fin d'album ouvre des perspectives intéressantes pour la suite de son aventure. Sans perdre le lecteur en cours de route, les nombreuses informations apportées par cet album rendent l'ensemble cohérent et de plus en plus intéressant.
Fin, élégant et sensible, tels sont les qualificatifs possibles du trait d'Alice Picard. Que ce soit pour des décors fourmillants de détails ou des personnages en plein combat, elle fait preuve d'une grande précision et d'une espère de légèreté aérienne indescriptible. Toujours plus expressif et dynamique, son dessin ne souffre plus d'erreurs graphiques grossières, à 2/3 exceptions près, à l'instar de l'hôte de Gwylm. Toujours sublimé par la mise en couleur informatique de qualité d'Elsa Brants, l'ensemble constitue une fois de plus un régal pour la rétine et un des atouts majeurs de la série.
D'histoire classique à fresque d'héroic-fantasy de qualité, Weëna continue sur sa lancée avec un cinquième tome plein de promesses. Espérons que la suite de cette série, qui s'impose un peu plus comme un incontournable du catalogue Delcourt, soit du même acabit.
>> Lire la Chronique du Tome 2 : Epreuve
>> Lire la Chronique du Tome 3 : Résurgence
>> Lire la Chronique du Tome 4 : Union
6.7