Les hydres d'Arès 1. L'Afridienne
A
nnée 3455. La planète Mars se partage entre les humains et une nouvelle race génétique, les Afridiens, soumis à de nombreuses discriminations. Alors que les tensions entre les deux peuples vont croissantes, de monstrueuses créatures envahissent la planète rouge. La découverte d'un couple de touristes complètement dépecés oblige les autorités à intervenir.
David "Boozer" Soho, ancien flic reconverti en dépanneur agréé, et Donna Mc Spayne, diplomate et spécialiste du conflit Afridien, sont chargés découvrir l’origine de ces créatures.
Quatrième série de la saga des « Stryges », Les Hydres d’Arès se présente comme une série B fort typique. En effet, les auteurs n’ont pas pu éviter les clichés propres au genre. Des indigènes survoltés au baroudeur blasé en passant par les mercenaires, le désert hostile, les expérimentations interdites, le serviteur raffiné mais efficace et l’avocate austère, le manuel du parfait road-movie SF semble avoir été respecté à la lettre. En dépit de ce manque évident d’originalité, le scénariste Corbeyran prouve son expérience en agençant ces éléments sans que le côté rabâché de l’intrigue et de la mise en scène ne gêne trop la lecture. En résulte un récit commun mais extrêmmement efficace, que l’on se prend à suivre, sans vraiment trop savoir pourquoi.
Côté graphismes, l’originale division des tâches entre Marc Moreno, qui établit le story-board de l’histoire, et Alexis Sentenac qui s’occupe du dessin, ne semble pas avoir livré tous les résultats attendus. Si la mise en scène et le découpage de Moreno ne sont pas à remettre en question, le trait de Sentenac souffre encore de nombreuses imperfections et d’un manque de régularité entre les planches, passant de dessins plus que corrects à d’autres franchement moyens. On regrettera également la prédominance de rouge et de certaines ombres, qui rendent certaines planches difficilement lisibles. Néanmoins, pour un premier album, cela n’en reste pas moins un beau tour de force. S’il s’améliore, Sentenac risque fort de devenir un de ces dessinateurs avec qui il faut compter.
Finalement, cet ouvrage n’est pas exempt de qualités, comme par exemple l'action parfaitement maîtrisée, le cadrage moderne de Moreno ou le trait prometteur de Sentenac. Toutefois, en employant les trucs éculés du road-movie, les auteurs ont malheureusement cantonné Les Hydres d’Arès à un niveau franchement moyen. Si ceux-ci arrivent, dans le futur, à insuffler un peu plus d'originalité dans le scénario, cette série pourrait sans problème atteindre le niveau de qualité à laquelle tant Corbeyran que la Saga des "Stryges" nous avaient habitués.
4.5
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