Soulfire 1. Catalyseur

S an Francisco, 2211. Malikaï et ses amis PJ et Sonia sont orphelins. Alors qu’ils jouent dans une salle de réalité virtuelle, une créature fait irruption et enlève Mal. Intervient alors Grace, une femme ailée qui sauve Mal de son kidnappeur. Elle décide de les rapatrier lui et ses amis à Hawaii, pour lui faire découvrir son destin. Dans le même temps, un dragon venu de nulle part sème le chaos dans la ville, et obéit semble-t-il aux ordres de Rainier, personnage ténébreux et ennemi juré de Grace…

Lancée au sein de sa propre maison d’édition, Aspen, par Michael Turner, Soulfire est l’un des derniers succès en date du créateur de Witchblade et Fathom. Le célèbre dessinateur, après plusieurs années de pause forcée dues à un cancer, est ici accompagné au scénario par Jeph Loeb (qui a signé plusieurs histoires pour Batman, Superman ou encore Hulk) et J.T. Krul (qui a cosigné de nombreuses aventures de Fathom, mais aussi de Spiderman et X-Men).

Malikaï est l’élu. Il doit sauver le monde. Rainier est l’incarnation du mal. Il veut donc tuer Mal. Une fois ces quelques lignes posées, le scénario est plié et le lecteur ne devra guère s’attendre à être surpris. Les protagonistes sont caricaturaux, bien que sympathiques dans l’ensemble, leurs réactions prévisibles, et Grace, censée apporter un semblant de sérieux à cet univers, aura bien du travail pour éviter à Soulfire de sombrer dans la routine. Cette série s’adresse clairement aux adolescents, et ne cherche donc pas à faire dans le détail ou la finesse. Le lecteur doit s’identifier au héros ou à ses amis, et s’intéresser aux plastiques avantageuses des personnages, voilà tout.

Pour faire passer la pilule de cette histoire guère palpitante, Michael Turner a repris les crayons. Ses fans seront comblés, son style restant égal à lui-même. Jolies filles et mecs baraqués sont donc de mise. Ses détracteurs pourront s’en donner à cœur joie, de leur côté. Les proportions et l’anatomie sont toujours aussi hasardeuses, hommes et femmes prennent constamment des poses de mannequins, et la construction de ses planches est régulièrement angoissante par son manque d’ambition affiché. Difficile donc de s’enthousiasmer de manière objective, car si le trait qui emballe le tout est séduisant, le squelette est boiteux.

Soulfire ne surprendra personne. Les amateurs de l’univers de Michael Turner le resteront tandis que les autres pousseront un bâillement d’ennui pas forcément discret.

Moyenne des chroniqueurs
5.5