Ingmar 2. Crâne Noir

E n tant que fils aîné de chef viking, Ingmar aurait dû avoir son avenir tout tracé. Mais les communautés barbares n’apprécient guère les gringalets, surtout lorsqu’ils sont pleutres et toujours à la recherche d’un nouveau subterfuge pour échapper au danger. Défié par son frère cadet, Ingmar dut partir sur les mers afin de prouver sa légitimité. Échoué en terre irlandaise et aspirant à l’oisiveté éternelle, il se voit contraint de rendre service à ses hôtes : escorter une jeune fille vierge – Cunnen – et sa dame de compagnie dans un couvent.

Dans la lignée d’un premier tome prometteur, Rudy Spiessert et Hervé Bourhis reviennent conter la suite des aventures d’Ingmar. Anti-héros par excellence, on ne peut plus couard, il partage ici la vedette avec Cunnen et non plus avec son frère. Les échanges musclés et virils sont ainsi remplacés par la libido exubérante de la belle demoiselle offrant d’aussi amusantes joutes verbales. Un renouveau appréciable bien que le récit ait du mal à tenir en haleine d’un bout à l’autre, peut-être parce que l’histoire ne présente pas autant de rebondissements ou de surprises que dans le tome précédent. Toutefois, la fin laisse penser que chaque épisode sera plus ou moins indépendant, mais surtout différent des autres. Les auteurs montrent ainsi qu’ils ne comptent pas tourner en rond et qu'ils feront le nécessaire pour conserver la fraîcheur de la série, une de ses principales qualités.

Les aventures humoristiques au ton décalé servies par des dessins efficaces et expressifs se multiplient depuis quelques années, grâce entre autres aux collections Poisson Pilote, puis Expresso. Ingmar possède un petit quelque chose de plus, différent et original. Peut-être est-ce tout simplement que l’on s’attache à ce personnage finalement pas si méprisable. Aux auteurs alors d’être vigilants et d’entretenir notre enthousiasme.