Spirou et Fantasio 12. Le nid des Marsupilamis

A peine rentrés d’une expédition riche en émotions au pays des gorilles, Spirou et Fantasio sont convoqués par le responsable des conférences « Découvertes de notre monde ». Lequel se montre assez pressant : sans nouvelles de l’explorateur qui devait lui livrer un documentaire sur les tigres mangeurs d’hommes, il lui faut trouver un sujet de remplacement aussi sensationnel que possible. Le reportage de Fantasio sur les gorilles à bonne mine semble une solution convenable... jusqu’à ce qu’une « charmante exploratrice » propose un documentaire tout à fait exceptionnel. L’identité de l’intrigante et la nature de son reportage ne resteront pas mystérieux très longtemps : il s’agit de Seccotine, restée en Palombie après les événements relatés dans Le dictateur et le champignon, qui revient avec un film inédit sur les marsupilamis !

Depuis quelques albums, le légendaire animal avait commencé à voler la vedette à ses compagnons humains. Chaque épisode était l’occasion de lui trouver de nouvelles facultés spectaculaires : outre un solide appétit, une force physique impressionnante et des réflexes incomparables, le marsupilami s’était révélé adapté à la vie aquatique (Le repaire de la murène), ou capable d’imiter la voix humaine à la manière des perroquets (Les pirates du silence). Ces révélations parcellaires ne faisaient qu’attiser le mystère... C’est alors qu’avec une formidable liberté créatrice, Franquin osa mettre Spirou, Fantasio et l’aventure elle-même sur la touche, pour raconter vie et mœurs des marsupilamis dans un épisode atypique, réalisé à la manière des reportages animaliers.

Après quelques précisions sur le tempérament de chasseur d’un marsupilami mâle, nous découvrons pour la première fois une demoiselle marsupilamie. Leur rencontre, leur parade amoureuse, leur installation en ménage dans un nid d’une conception spectaculaire, la naissance et l’éducation de leurs enfants, sont détaillés avec poésie, délicatesse et humour.

Resteront toutefois deux mystères : le marsupilami étant décrit comme un mammifère ovipare, pourquoi possède t-il un nombril ? L'Encyclopédie du marsupilami éditée plus tard, proposera une hypothèse sur ce sujet. En revanche, même si la forêt palombienne est insondable, rien n'explique pourquoi un animal d’une telle perfection, qui se trouve au sommet de l’échelle de l’évolution et de la prédation, et doté de telles facultés d'adaptation, peut être aussi rare. Le marsupilami mange de tout, il trouve très facilement de la nourriture ; la portée d’une marsupilamie est de trois œufs, qui éclosent après une période d’incubation de trois semaines seulement. Même en supposant que les marsupilamis pratiquent le contrôle des naissances, cela fait mieux qu’assurer le renouvellement des générations. Les marsupilamis devraient, en toute logique, être très nombreux !

Mais cessons ces pinaillages pour admirer le travail de Franquin : jusqu’au moindre piranha, les expressions et attitudes de chaque personnage sont calées au millimètre pour produire le meilleur effet imaginable. Cette débauche de virtuosité s’accompagne, comme toujours, d’une impression de simplicité. Du très, très grand art.

Cette histoire en 40 planches, est complétée par un court récit plus classique, La foire aux gangsters, où il est question d’un rapt d’enfant. Cette histoire, moins mémorable, surprendra surtout par la participation de Gaston, qui n’est pas encore l'inventeur génial, enthousiaste et survolté qu'il deviendra, mais encore le benêt mou et maladroit des débuts.



28 février 2007, 50 ans de la création de Gaston...
Spécial Franquin sur BDGest.com
:


Chroniques :
» Le cas Lagaffe
» 60 gags de Modeste et Pompon
» Le prisonnier du Bouddha
» Les robinsons du rail
» Les idées noires
» Le nid des marsupilamis

News :
» Gaston 50 : l'album événement
» Spirou n°3594 : spécial Gaston !
» Inauguration d'une fresque Gaston à Bruxelles
» 50 ans, oui, et après ?