Mertownville 3. 1951
S
i Lydia parvient à prendre de vitesse Clara, sa professeur de Justice, celle-ci devra répondre à toutes les questions de l'adolescente sur son passé. Les secrets autour de Mertownville et de son père aiguisent tant la curiosité de la jeune justicière, que, chaque nuit, elle tente de relever le défi en bondissant de toits en toits. Il est vrai que la vie de Raymond Koppola recèle bien des mystères et influe directement sur celle de sa fille. Tout commença en 1951, le 10 Août pour être exact...
Autant le dire tout de suite, ce troisième et dernier tome du cycle tranche considérablement avec le concept des deux premiers et ne semble même pas leur faire directement suite. La vie universitaire, les cours ou encore les amies de l'étudiante passent en second plan, l'auteur se concentrant essentiellement sur le passé du père. Ainsi, les flashbacks représentent plus de la moitié des planches et sont majoritairement entrecoupés de courtes séquences de courses poursuites entre Lydia et Clara. Malgré l'orientation prise par le scénario, le charme, bien que différent, opère toujours. En effet, l'album se révèle extrêmement drôle et fourmille de situations incongrues et cocasses sur le passé absolument hors du commun de Raymond et le quotidien de sa fougueuse fille. La dernière partie du récit, plus sérieuse, s'avère toutefois quelque peu frustrante. Censée expliquer pourquoi il est devenu l'être glacial et mystérieux que l'on connait, elle soulève au contraire de nombreuses questions qui resteront certainement sans réponse... Au final, même si la fin laisse un goût amer, ce troisième tome confirme les grandes qualités de cette série originale et rafraichissante !
Comme le laisse supposer la couverture, l'évolution graphique sur ce tome est importante. Le style graphique de Michel Falardeau reste toujours très proche du comics au niveau du découpage et du dynamisme de certaines scènes. Le trait devient surtout plus incisif et hachuré, sans perdre sa personnalité et son caractère. La surprise réside en grande partie dans le soin apporté aux décors, quasiment absents auparavant, qui donnent une dimension supplémentaire à l'ensemble. Les personnages ont également évolué depuis le second tome, notamment l'héroïne qui passe du physique d'adolescente à celui de jeune femme, sans oublier des looks toujours aussi originaux et réussis ! Au final, seule la mise en couleur reste égale à elle même, avec ces choix de teintes tantôt osés, tantôt douteux.
Mertownville est une série truculente, à consommer sans modération, dont vous auriez tort de vous priver. Alors, s'il vous plait Monsieur Paquet, offrez-nous la possibilité de lire la suite des études de Lydia. La quitter maintenant et de cette manière, ce n'est vraiment pas possible...
>> Chronique du Tome 1 "Lydia"
>> Chronique du Tome 2 "Initiation"
5.8