Chéri-Bibi (Boidin) 2. Le Marquis
S
uite a une mutinerie parfaitement menée, Chéri-Bibi, matricule 3216, a pris le commandement du Bayard. La providence met alors sur son chemin le marquis de Touchais, naufragé qu’il recueille à son bord. Le bagnard va enfin pouvoir se venger de cet homme qui l’a fait condamner injustement. A charge ensuite pour lui de retrouver grâce aux yeux de Cécily. Le destin semble toutefois en avoir décidé autrement, et les deux hommes tombent gravement malades.
Deuxième épisode de ce triptyque, adaptation du célèbre roman de Gaston Leroux. L’aventure suit son cours, sur un rythme soutenu, pour un résultat tout à fait plaisant. Après un premier tome d’introduction bien construit avec une parfaite gestion des flash-back omniprésents, celui-ci est plus tourné vers l’action et la progression de l’histoire. Chéri-Bibi n'occupe plus le devant de la scène, laissant plus de place à ses complices Ficelle et Kanak, deux protagonistes apportant un réel piment à l’intrigue, chacun ayant un rôle fondamental. Par ailleurs, le coup de théâtre final avec la révélation du plan machiavélique est largement prévisible - même pour ceux n’ayant pas lu l’œuvre originale - mais l’important n’est pas là et cela n’entame pas le plaisir de lecture. Car arrivé à la dernière page, c’est avec regret que l’on referme le livre sans pouvoir en lire la conclusion immédiatement.
Graphiquement, Boidin confirme la très bonne impression laissée lors du premier tome, s’appuyant toujours sur une mise en couleur parfaitement réussie, dont l’alternance des tons en fonction des scènes joue un rôle prépondérant dans la qualité de la narration.
Les adaptations de romans en bandes dessinées sont nombreuses mais souvent décevantes, les auteurs ne réussissant pas toujours à prendre suffisamment de recul ou ne maîtrisant pas les codes du neuvième art. Bertho et Boidin évitent ces pièges et revisitent Chéri-Bibi d'une manière tout à fait agréable et divertissante.
7.3