Aqua 1. Tome 1

A kari, jeune femme rêveuse, se rend sur Neo Venezia. Cette ville maritime, recréée à l’image de la Venise terrestre, se situe sur une planète Mars terra formée et peuplée conjointement par les humains et les chats indigènes. Le but d’Akari ? Devenir une ondine, une de ces gracieuses navigatrices sur leurs gondoles… Au fil des jours, elle découvre les étranges manies de son nouveau directeur, un félin martien nonchalant, et fait la connaissance d’Alicia, l’ondine star de sa compagnie, ainsi que de la dynamique Aika, elle aussi en apprentissage (mais chez la concurrence).

L’histoire se passe de commentaires tant elle peut paraître simpliste. Et pourtant, dans ce premier volume, une cascade de petits évènements quotidiens a lieu, et l’auteur prend un plaisir débonnaire à faire évoluer son monde. L’eau et la ville sont des personnages parmi d’autres, imposant parfois leurs volontés (une inondation par ici, un ancien quartier de la ville devenu labyrinthique par là), et naviguent avec les protagonistes de cette chronique. Ajoutez une pincée de science-fiction (Mars terra formée, et devenue une planète recouverte par la mer), quelques grammes de fantastique (le Royaume des chats et son régent Cait Sith), et une bonne dose de tendresse, et vous obtenez ce drôle d’objet dessiné, rafraîchissant et apaisant.

Graphiquement, l’auteur a clairement voulu souligner cette ambiance lente et paisible. Autour de personnages séduisants et bien campés, les décors sont aussi éthérés que détaillés. L’eau envahit jusqu’aux maisons, laissant apercevoir en son fond d’anciennes barques envahies par les algues et la faune locale. Aucune faute de goût, donc, pour un volume décidemment plaisant…

Qu’il est agréable de se poser parfois, une boisson fraîche à la main, et de déguster un manga paisible et bucolique. Ici, pas de méchant, pas de combats, même les actions évoluent au rythme de la ville : flottantes et imprécises. Et c’est bien là toute la justesse de ce titre, dont l’aspect très vie de tous les jours peut dérouter autant que séduire. À classer quelque part entre Yotsuba & et Yokohama Kaidashi Kikô.

Moyenne des chroniqueurs
8.0