Kaamelott 1. L'Armée du Nécromant

D epuis deux semaines, des morts-vivants attaquent chaque jour Kaamelott. Heureusement, ils viennent un par un, ce qui simplifie beaucoup la tâche des défenseurs : une grand-mère hémiplégique en viendrait à bout en trois coups de cuiller à pot. Toutefois, la panique de Bohort force le roi Arthur à prendre les choses en main, et à monter une expédition pour voir de quoi il retourne. Accompagné de Perceval, Bohort et Léodagan, le roi va se lancer à l'assaut de l'infâme nécromant qui veut prendre le pouvoir.

Kaamelott, c'est avant tout une série télévisée composée d'épisodes de trois minutes qui a eu un succès retentissant. C'est aussi et surtout une équipe de Lyonnais un peu déjantés menés par Alexandre Astier, qui prévoient, outre la bande dessinée et la série, un film et peut-être un parc d'attractions. On a donc tout lieu d'avoir peur, et de crier à l'invasion des produits dérivés. Seulement ici, Alexandre Astier règne en maître, et son perfectionnisme s'applique à tout ce qu'il fait. Ainsi, il a refusé un certain nombre de dessinateurs avant de choisir Steven Dupré, qui n'en est pas à son coup d'essai. Et pan sur le bec de ceux qui pensaient voir une adaptation style Caméra Café, le scénario est original et ne reprend aucun épisode de la série, il est bien ficelé et, même si ce n'est certainement pas l'album de l'année, on passe tout de même un bon moment, retrouvant les tics de langage des personnages de la série.

Cependant, au-delà de ces particularités, ce sont leurs visages qui sont imprimés sur papier glacé, et c'est un élément qui se révèle gênant à la lecture. Tout d'abord parce qu'il fait croire à Alexandre Astier qu'il peut se passer de présentation des personnages, et ensuite parce que le fan est trop embourbé dans ses souvenirs télévisuels pour se laisser aller à lire l'aventure comme elle se déroule. Impossible de prendre une seule seconde Bohort au sérieux, voyons, on le connaît, c'est un trouillard fini. On reste tout le long de l'album avec le sentiment que tout ne se déroule que pour "faire histoire", et que cette histoire aurait parfaitement tenu dans les trois minutes réglementaires de la série. Steven Dupré compose avec habileté pour rendre les ambiances efficaces, mais ce parti-pris fait ressembler son travail au story-board d'un épisode plutôt qu'à un album à part entière, ce qui est bien mal le servir, car on sent qu'il peut faire bien mieux que de la simple imitation.

Ainsi, du bon et du moins bon dans cet album, qui ne se veut pas une adaptation mais une histoire à part entière. A recommander pour les fans absolus de la série. Pour ceux qui ne la connaissent pas, ils la découvriront bien mieux en DVD.

Moyenne des chroniqueurs
6.0