Djinn (Dufaux/Mirallès) 6. La Perle Noire

K im Nelson part à la recherche de sa grand-mère en Afrique Noire. Après avoir poursuivi un djinn à travers l'Orient, elle court après une perle noire, qui fut attachée à l'oreille de Jade avant de retourner à sa place première, une statuette repésentant la déesse des fièvres. Avec une curieuse équipe de guides, tous plus équivoques les uns que les autres, la jeune femme remonte le fleuve et, qui sait, le temps ?

Ce deuxième cycle se partage donc entre les personnages, Jade et Kim n'apparaissant plus ensemble dans les albums. Le lecteur y perd l'un des charmes de la série, tant ce mélange des époques et ces flash-backs poétiques apportaient de force et de liens dans le scénario. Du coup, le déroulement de ces deux tomes reste très linéaire, sans surprise et, osera t'on, presque sans saveur. L'album est vite lu, vite oublié, et l'on perd l'envie de connaître la fin du cycle. La note de bas de page promettant un cycle en Inde avec de la magie et des évènements incroyables ravive la flamme, mais pour combien de temps ?

Cependant, il faut être juste, le dessin d'Ana Mirallès sauve l'album, le transformant en une série d'images superbes que l'on ne se lasse pas de contempler. Son trait, simple et toutefois si fort, prolonge la vision de Jean Dufaux jusqu'à la rendre palpable, des personnages si finement ciselés existant forcément quelque part... Ses couleurs très réussies emmènent le lecteur dans ce monde de l'Afrique, avec ses teintes inégalables et son ambiance si particulière.

Un album curieux, entre déception et ravissement, qui ne laisse strictement rien présager pour la suite. Impossible apparemment de savoir ce qui se passera dans le tome 3, tant les deux premiers se sont bouclés autour d'une intrigue commune. Mais n'est-ce pas un avantage, plus qu'un inconvénient, de réussir à surprendre chaque fois un peu plus ses lecteurs ?