Jinx

D avid Gold, alias Goldfish, est un quelconque truand de quartier, multipliant les petites arnaques avec la complicité de Columbia. Une entente quelque peu électrique qui devient explosive lorsqu’ils entendent parler d’un magot de trois millions de dollars. Jinx, quant à elle, est une belle jeune femme d’une trentaine d’années. Chasseuse de primes toujours à la limite de la loi, elle est lasse d’une vie qui ne lui a jamais vraiment souri. Sa rencontre avec Goldfish sera violente, destructrice, au nom de l’argent, de la haine, mais aussi de l’amour.

Brian Michael Bendis est un auteur américain reconnu maintes fois primé. Scénariste de séries de l’univers Marvel (Ultimates Spider-man ou Daredevil), il est surtout passé maître dans l’art du polar noir avec Sam and Twitch, Alias ou des albums tels que Torso, Goldfish ou Jinx pour lesquels il est aussi dessinateur.

Un dessin qui rappelle immédiatement LA référence du genre, Frank Miller, avec ce noir et blanc dans lequel le noir domine. L’ambiance est sombre et repose sur un travail de lumière tout à fait remarquable. Toutefois, s’il est difficile de ne pas l'admirer, force est de reconnaître qu’il est par moment particulièrement difficile à déchiffrer et qu’il rend la lecture dans l’ensemble fastidieuse. Pourtant, l’histoire en a besoin. Car si la trame prise dans sa globalité est assez commune, la narration et les dialogues sont souvent construits de telle manière qu’il faut quelques pages avant de bien comprendre la situation et qui dit quoi. Alors c’est vrai, il y a de la recherche, mais il est légitime de se demander si tout ça n’est pas un peu superflu et n'opère pas au détriment de l’intrigue. D'autant plus que Jinx, Goldfish et Columbia forment un trio des plus intéressants aux relations houleuses, multipliant les coups bas et fausses alliances, rappelant sur bien des points le mythique Le bon, la brute et le truand.

La lecture de Jinx demandera un certain effort aux lecteurs non habitués au style de Bendis. Néanmoins, ce récit dense de près de 400 pages possède tout ce que les amateurs du genre peuvent attendre.

Moyenne des chroniqueurs
6.8