Le sang des voyous

L ouis est un tueur à gage. Il n’en est pas à son premier contrat, il a assassiné bon nombre d’hommes contre de l’argent, mais aujourd’hui il est à l’agonie. S’échappant de l’hôpital où il est soigné pour cette maladie qui lui ronge le corps de l’intérieur, il part pour son dernier contrat, celui qui lui permettra de régler ses comptes, de s’acquitter de cette dette.

Autant le dire tout de suite, l’ambiance froide et violente qui émane de cet album le rend parfois insoutenable. Et pourtant la technique si particulière de texte-off de Loustal, qui lui confère un rythme lancinant et constant, tient le lecteur en haleine à la manière d’un polar. Et le côté sordide de certaines scènes n’entachent en rien l’intérêt porté au déroulement de l’intrigue. Quel passé nauséeux peut bien cacher Louis ? Comment en est-il arrivé là ? Toutes les scènes de cet album tournent autour du personnage du tueur et malgré la tournure crapuleuse que prend la moindre de ses actions, force est de constater que son destin passionne.

Le sang des voyous apparaît comme le chef-d’œuvre abouti du couple Loustal-Paringaux. Leur collaboration dont les débuts officiels remontent à la fin des années 70, n’aura jamais été aussi évidente, au point que l’album semble être produit par un seul homme. A déconseiller aux âmes sensibles, mais à lire sans ménagement par ceux qui ont apprécié des ouvrages tels que A history of violence.

Moyenne des chroniqueurs
7.0