Le temps des Loups 1. Damonte

A près le Cataclysme, les pays et les frontières ont été modifiés : les Etats-Unis sont aujourd’hui éclatés. Le pétrole est une denrée rare, la voiture un bien réservé à une élite. Les villes se sont organisées en bastions comme au Moyen-Âge, des seigneurs locaux régnant sur les terres avoisinantes.

La ville de Damonte, si proche de la frontière, est une destination idéale pour Beauterne. Mais dans une ville isolée, un étranger ne passe pas inaperçu. Très vite, notre homme va se retrouver confronté aux événements inquiétants qui secouent la petite communauté. Car après nombre d’adolescents disparus sans laisser de traces, voilà que deux chasseurs sont retrouvés horriblement mutilés. Les loups sont bien de retour dans la montagne, mais au vu d’un tel carnage, les meurtriers ne sont pas forcément ceux que l’on croit…

Malgré une présentation assez originale (et peu reluisante) de notre futur, l’intrigue de base est loin d’être d'un modèle d'originalité : un homme en cavale dans un petit village frontalier que se retrouve confronté avec des créatures fantastiques. Cela ressemble fort à des histoires de série B, comme Hollywood savait en produire des dizaines dans les années ‘80.

Néanmoins, Bec est arrivé à fournir une ambiance assez prenante, limitant les dialogues au minimum et épurant ses cases au maximum. Nombreuses sont celles, en effet, qui sont dépourvues de décor. Présentant, petit à petit et en détails, les protagonistes et les enjeux de son intrigue, Bec ralenti ainsi volontairement le rythme de son récit. Son dessin réaliste est à l’image de l’histoire et de la mise en scène : sombre et épuré. Tout est donc mis au service de l’atmosphère pesante et menaçante que l’auteur veut mettre en place. Au vu du résultat, on peut dire que c'est réussi : assurément, l'ambiance est le point fort de cet album.

Quant à l’intrigue en elle-même, il est fort difficile, à l’heure actuelle, de se faire une idée. Damonte est simplement un album d’introduction, l’action à proprement parler ne débutant que dans les dernières planches.

Finallement, on ressort de la lecture de cet album avec un sentiment partagé. Le rythme assez lent de l’intrigue et son manque d’originalité pourraient en rebuter plus d’un. Néanmoins, on sent que Bec maîtrise parfaitement son histoire et son trait. Connaissant le bonhomme, cela donne confiance en l’avenir de la série.

Moyenne des chroniqueurs
5.7