Nero (Crippa/Mutti) 1. La cinquième victime

S ilvia, 26 ans, est morte sauvagement assassinée, égorgée avant d’être recousue. Un repris de justice est vite accusé du meurtre et accablé par des médias déchaînés. Pourtant, un mois après, le père de la jeune fille n’y croit pas. Il engage Giuliano Nero, détective privé, pour faire la lumière sur cette affaire. Très vite, un nouveau meurtre est commis suivant le même rituel…

Comme ce résumé le suggère, le premier tome de cette nouvelle série policière est on ne peut plus classique. Un tueur en série, un détective en perte de vitesse mandaté sur l’affaire, une enquête rondement menée aux déductions souvent un peu trop facile. Pas très réjouissant comme topo… Pourtant, le résultat est tout à fait plaisant et démontre une fois de plus que dans le domaine, l’efficacité vient plus de la manière de développer l’intrigue que de son originalité.

En fait, Nero peut se prévaloir d'un graphisme parfaitement maîtrisé de Mutti, remarquablement accompagné par Bussachini aux couleurs, loin des dessins figés aux couleurs criardes qui inondent les librairies. L’atmosphère pesante est bien rendue, avec en particulier ces glaçantes scènes de pluie, tandis que la mise en page est tout à fait claire, servant idéalement le récit. Ensuite, à l'image de Nestor Burma, Canardo ou encore Blacksad, la narration est rythmée par la voix off du détective, savamment dosée, permettant de faire tenir sur 54 planches une intrigue plutôt solide et aboutie.

En définitive, La cinquième victime n'est pas inoubliable mais offre une lecture des plus divertissantes qui ravira les amateurs du genre. Une série à suivre.

Moyenne des chroniqueurs
7.0